Tout d'abord, je tiens à exprimer mon regret de devoir vous interroger collégialement en seulement deux minutes. Jusqu'à présent, les commissions permanentes des deux chambres organisaient une audition annuelle autour des contrats d'objectifs et de moyens de chacune des entités que vous représentez, ce qui était logique au regard des différences qui séparent vos métiers. On voit bien les limites démocratiques que représentera la fusion de l'audiovisuel public dans le cadre de France Médias. Je vous préviens également que nous n'avons reçu le rapport relatif à vos contrats d'objectifs et de moyens qu'en fin de journée, lundi, ce qui a encore compliqué la mission de contrôle de votre action, dévolue aux parlementaires.
Cela étant, je profite de votre présence pour vous interroger sur les moyens concrets accordés à ces COM. La trajectoire budgétaire pour la période 2018-2022 prévoit une baisse de 190 millions d'euros des ressources publiques, dont 160 millions d'euros chez France Télévisions, 20 millions chez Radio France et 10 millions chez les autres sociétés. Les effectifs devront être réduits de 3,8 % entre 2015 et 2022 chez France Télévisions, sans parler de la chute des recettes publicitaires, soulignée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dans son avis. Il semble que ces contrats vous assignent des objectifs sans les moyens qui devraient les accompagner.
En 2017, le Président de la République aurait déclaré, comme l'a affirmé le magazine Télérama, que l'audiovisuel public était une honte pour nos concitoyens. Trois ans plus tard, le bilan de la majorité pour l'audiovisuel public se résume en quelques mots : une cure d'austérité, des postes supprimés, la disparition de France Ô et sans doute celle de France 4, comme le laisse supposer la lecture des COM, en contradiction avec la position de Mme Ernotte. Dans ces conditions, mesdames et messieurs les présidents, doit-on avoir honte de notre audiovisuel public ?