Bien évidemment, nous sommes tous d'accord pour favoriser la diffusion de la culture, en particulier auprès de notre jeunesse, et nous pouvons tous nous réjouir, me semble-t-il, de la multiplicité des initiatives prises par l'ensemble des sociétés de l'audiovisuel public.
Pour ce qui concerne ARTE, le compagnonnage que nous avons instauré depuis longtemps et à l'échelle européenne, avec les artistes, les institutions, les producteurs et les réalisateurs a porté ses fruits. La très forte complémentarité de l'ensemble des sociétés a permis de toucher un très large public, aux diverses sensibilités. Je ne vous donnerai qu'un seul exemple. Le 18 février, nous créerons avec l'Opéra de Paris, Aida, que nous sous‑titrerons en six langues pour faire rayonner la culture en Europe, en particulier la création française pour ce qui concerne la mise en scène. Nous ne pouvons qu'approuver la volonté d'étendre toujours davantage l'exposition de la culture et le rôle de l'audiovisuel public dans la production de créations originales, surtout en cette période de crise sanitaire.
Pour ce qui concerne les actions menées en direction de la jeunesse, là encore, chacun agit de manière complémentaire, selon sa sensibilité. Nous jouons un rôle particulier dans le domaine éducatif et le programme Educ'Arte nous permet d'être présents à l'échelle européenne.
Enfin, s'agissant de l'attrition des ressources budgétaires, je ferai une remarque qui ne vaut pas seulement pour ARTE. Nous devons aujourd'hui nous adresser à tous les publics, dans ce temps si particulier de fragmentation sociale, mais aussi de fragmentation des usages. L'attrition des moyens fragilise non seulement notre capacité de production mais aussi la possibilité de faire découvrir au public des productions, notamment grâce à l'univers du numérique. Je l'ai souvent répété : faire œuvre culturelle, ce n'est pas seulement produire et relayer la création culturelle, c'est aussi disposer des compétences technologiques suffisantes pour qu'elle soit découverte. Or tout cela a un coût. Si nous soutenons la comparaison sur le plan qualitatif avec les grandes plateformes, nos compétences technologiques sont très inférieures aux leurs, ce qui représente un handicap pour faire émerger nos productions dans l'univers numérique et les présenter au public. L'enjeu est essentiel pour l'audiovisuel public : il ne faut pas l'oublier quand il est question de trajectoires budgétaires.