Monsieur le ministre, vous avez déclaré que « l'objectif fondamental est que les écoles de France restent ouvertes ». Nous ne pouvons que souscrire à cet objectif.
Cependant, depuis la réouverture des établissements, les protocoles sanitaires successifs donnent un sentiment d'improvisation, que le manque de concertation et de moyens matériels accentue. Par exemple, les professeurs ne sont désormais plus considérés comme cas contacts de façon systématique, y compris en présence d'élèves contaminés.
Dans les écoles primaires, vous proposez de faire réaliser des tests salivaires par 1 700 médiateurs majoritairement étudiants en pharmacie et en médecine. Or les étudiants ne doivent pas servir à compenser la pénurie criante de personnel dans les établissements scolaires, où la situation de la médecine préventive se dégrade inexorablement.
Par ailleurs, le projet de revalorisation des salaires des professeurs est loin de répondre aux attentes des enseignants. En effet, seuls 31 % de professeurs devraient bénéficier d'une augmentation salariale de 36 à 100 euros pour les échelons de 6 à 1. Or la moyenne des salaires statutaires des enseignants des pays développés est supérieure aux salaires français de 22,6 % à l'école primaire, de 22 % au collège et de 27,3 % au lycée.
De même, l'étude 2017-2018 du réseau Eurydice menée par la Commission européenne fait état d'une perte de 9 768 à 13 109 euros annuels entre les salaires des enseignants français et la moyenne des salaires européens, selon l'avancée dans la carrière. Monsieur le ministre, quels moyens humains et financiers envisagez-vous pour permettre aux élèves et aux familles d'en finir rapidement avec un climat anxiogène et retrouver enfin du sens ?