Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du mardi 9 mars 2021 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Voici un an, le Président de la République annonçait la fermeture des établissements scolaires sur l'ensemble du territoire national, contraignant les élèves, les enseignants et les parents à conjuguer leur quotidien avec la continuité pédagogique. La généralisation de l'enseignement à distance, bien que nécessaire, a mis en exergue des inégalités préexistantes. J'évoque ici la fracture des territoires et plus particulièrement des territoires ruraux.

Le confinement a également accru les difficultés du monde rural, laissant peu de perspectives à la jeunesse. Pour rappel, 65 % des jeunes de moins de 20 ans vivent dans des communes de moins de 25 000 habitants. Pour autant, nous raisonnons tous comme si 100 % des jeunes vivaient à Paris.

Une note d'information d'octobre 2019 diffusée par la Direction de l'évaluation et de la prospective, mesurant l'éloignement des collèges, indiquait que la majorité des collèges les plus éloignés sont ruraux et que le passage en classe de seconde générale et technologique y était nettement moins fréquent. Ainsi, 57 % des élèves de classe de troisième passent en seconde générale et technologique dans les 10 % des collèges publics les plus éloignés, contre 70 % dans les collèges urbains. Les collèges les plus éloignés se caractérisent par une orientation plus fréquente vers les lycées agricoles et l'apprentissage. Les inégalités rurales sont enfin mesurées dans les études statistiques. Dans un sondage de l'IFOP de mai 2020, un bachelier sur quatre affirme que la crise a une influence sur son choix de filière. Chez ce type de bacheliers, 73 % déclarent désormais privilégier les formations les plus proches de leur domicile. De plus, 65 % souhaitent opter pour des formations moins onéreuses. Selon un autre sondage de l'IFOP, 42 % des jeunes vivant dans les centres-ville considèrent avoir dans leur entourage un exemple qui inspire leur choix d'orientation de carrière. Ce chiffre descend à 27 % dans les territoires ruraux et isolés.

Monsieur le ministre, ma question porte donc sur les moyens envisagés pour la jeunesse de nos campagnes.

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