Dans cette commission, nous avons conscience des efforts colossaux qui ont été déployés par le Gouvernement et particulièrement par vous, madame la ministre, pour maintenir l'emploi. Le cas des intermittents du spectacle, que nous avons suivi de près, illustre l'ampleur du soutien apporté, grâce notamment à des dispositifs – année blanche, filets de sécurité – uniques au monde. Notre groupe se félicite d'appartenir à la majorité qui a permis de tels accompagnements, massifs et essentiels.
Toutefois, les pouvoirs publics doivent sans cesse chercher à améliorer leur action ; c'est ce que vous faites et c'est ce que nous permet de faire l'évaluation conjointe de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère du travail et du Conseil d'analyse économique. Leur rapport présente une étude fine de l'aide à l'embauche des moins de 26 ans que vous avez instaurée dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution ». Avec la crise du covid-19, les jeunes ont eu en effet plus de mal que les autres Français à accéder à l'emploi et un tel dispositif s'imposait. L'emploi en CDD longs ou en CDI des jeunes de 22 à 25 ans a ainsi été plus élevé de 7 % comparativement à ce qu'il aurait été sans cette aide et l'emploi dit temporaire, en intérim ou non salarié, a diminué pour cette tranche d'âge. Une telle évolution semble positive, mais je souhaiterais avoir quelques compléments d'information à ce propos.
Deux économistes, Roland Rathelot et Philippe Martin, recommandent d'étendre cette aide au-delà de l'âge de 26 ans avec un montant inférieur de 2 000 euros pour instaurer une dégressivité tout en maintenant la cible sur les jeunes entrant sur le marché du travail. Ils préconisent également de restreindre les soutiens aux secteurs les plus touchés, comme l'hôtellerie, la restauration ou la culture, afin que les éventuels effets d'aubaine bénéficient exclusivement aux domaines en difficulté financière. Que pensez-vous de ces conclusions et de ces recommandations ?