Malgré les mesures du plan « 1 jeune, 1 solution », les dispositifs de soutien ne suffisent malheureusement pas à enrayer la paupérisation croissante des jeunes de 18 à 25 ans. Soumis à des critères excluant, ils sont nombreux mais peu lisibles pour les bénéficiaires comme pour les professionnels et donc peu sollicités.
Les mesures prises ont été trop ponctuelles ou mal calibrées, le taux de non-recours est élevé et elles laissent de côté les jeunes qui n'ont pas d'emploi, ne font pas d'études ou ne suivent pas de formation.
Le rapport du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) rendu au Premier ministre le 12 mai témoigne du dénuement absolu des étudiants salariés et qualifie de « pansements sociaux » des mesures qui se focalisent sur l'accès à l'emploi en oubliant l'objectif de lutte contre la pauvreté.
Selon le CNLE, la jeunesse constitue un angle mort de l'État providence en raison de la forte « familialisation » de l'action publique, qui empêche les jeunes d'être indépendants pour accéder aux prestations sociales ou aux bourses. Vos réponses, pour la plupart de court terme, ont été insuffisantes pour enrayer leur détresse économique, matérielle et psychologique. Surtout, elles ne remplaceront jamais le filet de sécurité que représente le minimum jeunesse pour les moins de 25 ans, que nous vous avons proposé d'instaurer à plusieurs reprises, y compris de manière temporaire, pendant la durée de la crise, et auquel le Gouvernement s'est continuellement et fermement opposé.
Aussi sommes-nous restés interdits face à la proposition formulée ce week-end par un candidat de votre majorité aux élections régionales, et par ailleurs rapporteur général du budget, visant à créer un revenu d'urgence pour les jeunes. Quelle est donc la position du Gouvernement à cet égard ? Compte-t-il, au moins pendant la crise, ouvrir le RSA à partir de 18 ans afin de répondre à la misère croissante de notre jeunesse ?