Un constat, une remarque et une question.
La crise sanitaire précarise, désocialise et isole notre jeunesse. Près d'un million de jeunes ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation et environ 20 % d'entre eux sont au chômage – ce taux atteignant presque 50 % pour les non diplômés. Je me félicite évidemment de la mise en œuvre de dispositifs en faveur de la jeunesse, même s'ils n'apportent pas toujours de solutions nouvelles.
Oui, il faut aller chercher les décrocheurs, qui sortent sans diplôme et sans qualification du système scolaire, et proposer des parcours personnalisés d'insertion professionnelle. Mais tout cela existe depuis fort longtemps : les missions locales ont été inscrites dans la loi par Jean-Pierre Soisson en 1989. Il est vrai que les moyens financiers qui leur sont alloués augmentent, avec 495 millions d'euros prévus pour 2021, et que le nombre des places pour la Garantie jeunes a doublé.
Les missions locales fondent leur pratique sur une approche globale des difficultés des jeunes, en matière d'emploi, de santé et de logement. Ce dernier est le premier poste de dépenses pour les jeunes et un facteur d'émancipation, de réussite et d'insertion professionnelle. Où en est le plan de construction de 60 000 logements pour les étudiants et de 20 000 logements pour les jeunes actifs ? Grâce à la baisse de l'aide personnalisée au logement (APL), l'État a réalisé une économie de 700 millions d'euros, principalement au détriment des jeunes. N'y a-t-il pas là une contradiction avec le dispositif que vous avez présenté ?