Intervention de Jean-Pierre Door

Réunion du lundi 28 juin 2021 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

Je remercie M. le président de la mission d'information ainsi que Mme et MM. les rapporteurs. Les rapports, qui portent sur un sujet important, sont vastes et riches. Membre de la mission d'information, je dois admettre que je n'ai guère participé à ses travaux.

S'agissant du cannabis thérapeutique, nous sommes passés des paroles aux actes en adoptant, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, un amendement prévoyant son expérimentation. Le groupe Les Républicains l'a voté à l'unanimité. Sur le plan médical, l'utilisation du cannabis thérapeutique est nécessaire. Nous avons pris beaucoup de retard. Il faut l'autoriser de façon encadrée. L'expérimentation est menée dans plusieurs centres hospitaliers universitaires (CHU), notamment Clermont‑Ferrand, pour certaines pathologies hyperalgiques relevant de la fin de vie et de la carcinologie, ainsi que pour la sclérose en plaques, parmi d'autres. Sans attendre ses résultats, je crois pouvoir dire que le cannabis thérapeutique, dont M. le rapporteur général a eu raison de rappeler que son usage est bénéfique, sera utilisé à l'avenir.

S'agissant du cannabis récréatif, j'ai peut-être des idées préconçues, mais je ne ferme ni les yeux ni les oreilles, pas davantage que notre collègue Caroline Janvier, et il m'est difficile d'en approuver l'usage. Même s'ils ne sont sans doute pas majoritaires, certains membres du groupe Les Républicains s'inquiètent de ce qu'ils considèrent comme une tentative de légalisation d'une drogue très consommée par la jeunesse française, qui est à la première place en Europe sur ce point. L'organisation de la distribution du cannabis et la création de recettes fiscales évoquées par notre collègue Janvier rappellent un peu la proposition de loi relative à la légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation de cannabis, présentée par M. François-Michel Lambert il y a quelques semaines.

Or nul n'ignore que, si nous autorisons la consommation, même à faible dose, de cannabis ou même de CBD, les jeunes franchiront très vite la ligne rouge et passeront à autre chose. Derrière la jeunesse, il y a des trafiquants, qui l'amèneront très vite à la consommation de drogues bien plus dures que le cannabis. Je rappelle la mise en garde formulée par l'Académie nationale de médecine à ce sujet : l'usage du cannabis est associé à des troubles psychiques tels que la schizophrénie, dont le taux d'incidence est plus élevé parmi les consommateurs de cannabis que dans la population générale. L'Académie nationale de médecine a le devoir de rappeler que la consommation de cannabis ne doit pas être banalisée.

J'ai bien compris que Mme Janvier évoque une légalisation contrôlée, mais comment peut-on contrôler et réguler la consommation de la jeunesse, dont chacun sait qu'elle est malheureusement la cible de trafiquants qui l'amèneront très vite à la consommation de drogues dures ? Tel sera également le cas dans les quartiers difficiles, ainsi que parmi les gens plus âgés et plus responsables. Une part importante, quoique non majoritaire, du groupe Les Républicains est opposée à la légalisation du cannabis, fût-elle régulée et contrôlée.

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