Intervention de Fabienne Colboc

Réunion du mardi 28 septembre 2021 à 21h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabienne Colboc :

En cette rentrée universitaire, je suis heureuse que nous évoquions le sujet de l'accès des étudiants à une offre de restauration universitaire à tarif modéré et de qualité. Les étudiants parmi les plus fragiles économiquement ont été particulièrement frappés par la crise économique et sanitaire liée à la pandémie de la covid‑19. Au plus fort de la crise, pour lutter contre la précarité alimentaire, le Gouvernement a fait le choix d'étendre le dispositif des repas à 1 euro dans les « restos U » à tous les étudiants, boursiers ou non. De janvier à août 2021, près de 15 millions de repas ont ainsi été servis par les CROUS. Je salue la mobilisation de leurs personnels, qui ont su s'adapter dans l'urgence et proposer de nouveaux services innovants aux étudiants, tels que la vente à emporter, la livraison ou le click and collect.

Toute une variété d'initiatives solidaires se sont déployées pendant la crise. L'association Linkee, notamment, propose des colis alimentaires à moindre coût pour les étudiants ; les épiceries solidaires, soutenues par les CROUS et gérées par les étudiants, se sont multipliées sur les campus.

En cette rentrée, l'accompagnement social renforcé de l'État se poursuit. Les étudiants boursiers et en situation de précarité peuvent continuer à bénéficier d'un repas à 1 euro dans les restaurants universitaires ou dans les 183 restaurants qui ont signé une convention avec le CROUS. Au sein des CROUS, les étudiants ont accès à un repas complet et équilibré, confectionné avec des produits de qualité, dans une démarche de développement durable, conformément aux dispositions de la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (dite « EGALIM »).

Déjeuner au CROUS, c'est aussi retrouver du lien social. La crise nous a rappelé l'importance de ces moments d'échange et de convivialité. Avec 801 structures dans plus de 220 villes, la couverture territoriale des CROUS est particulièrement étendue. Sur les 2,8 millions d'étudiants, 2,6 millions ont au moins un restaurant universitaire dans leur environnement immédiat. Ces chiffres montrent la qualité du réseau mais mettent également en lumière l'existence de zones blanches. C'est pour y remédier que le réseau des œuvres universitaires et scolaires développe des politiques de conventionnement avec différents organismes, grâce auxquelles les étudiants peuvent accéder à des structures de restauration, telles que les cantines administratives, scolaires ou hospitalières. C'est la solution à privilégier, car ces structures sont soumises aux mêmes exigences de qualité et de service public. Je me réjouis que la ministre ait annoncé l'agrément de dix nouveaux sites dès le 1er janvier 2022.

Par ailleurs, quel que soit leur lieu d'études, les étudiants peuvent contacter les services sociaux des CROUS et, en cas d'urgence, se voir attribuer une aide pour des dépenses alimentaires. Ces aides ont été fortement mobilisées pendant la crise.

Ce travail pour apporter une solution aux étudiants dans tous les territoires doit être poursuivi en donnant la priorité aux offres gérées ou conventionnées avec les CROUS, à proximité des lieux d'études. Concernant les zones blanches, si le groupe La République en marche partage l'ambition de trouver rapidement une solution praticable par les étudiants, la généralisation d'un ticket restaurant étudiant lui semble trop restrictive. D'autres solutions efficaces existent dans certaines universités, telles que des bons ou cartes d'achat pour se restaurer.

Les réponses peuvent être aussi variées que le sont les besoins des étudiants. C'est pourquoi nous avons déposé un amendement visant à remplacer le dispositif du ticket restaurant étudiant par une aide financière dont les modalités d'attribution seront précisées par décret. Ce dispositif permettra d'atteindre l'objectif de la proposition de loi d'assurer un traitement équitable entre les étudiants, où qu'ils étudient, tout en gardant de la souplesse, davantage offerte par un panel d'outils que par une solution unique, complexe à concrétiser.

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