Je crois évidemment au service public de l'audiovisuel et à la nécessité de conforter ses moyens sur le long terme. J'ai plaidé avec d'autres, notamment avec M. le président, en faveur de l'universalisation de la contribution à l'audiovisuel public. Croire au service public de l'audiovisuel, c'est aussi croire à la singularité qu'il doit pouvoir réaffirmer, c'est-à-dire parler à tous. Quel niveau d'investissement envisagez-vous de consacrer aux programmes de flux ? Seront-ils en augmentation ? C'est grâce à ces programmes qu'il est possible d'affirmer une ligne éditoriale.
Ce qui s'est passé dans une émission de service public, avec un animateur qui est aussi producteur et qui est payé par les impôts des Français, n'est pas anodin. Ce même animateur aurait-il pu dire qu'il souhaite, pour « le bien des gens » – je reprends ses mots –, l'union des droites allant d'Éric Zemmour à Marine Le Pen, en passant par Les Républicains ? Resterait-il une seule seconde à votre antenne ? La réponse est non, et ce serait même souhaitable. Le rôle des journalistes est non pas de prendre position, mais d'éclairer sur les positions et de faire en sorte que chacun soit libre de choisir. L'audiovisuel public sort de son rôle lorsqu'il substitue une ligne militante à une ligne éditoriale indépendante et forte. C'est ce qui s'est exprimé et qui a choqué, quelles que puissent être d'ailleurs nos opinions.