Madame Calvez, l'index de l'égalité femmes‑hommes à France Télévisions s'établit à 94. Il ne peut atteindre le score de 100, car les dix plus hauts salaires sont majoritairement versés à des femmes – nous avons accru le nombre de femmes parmi les journalistes à l'antenne, métiers auxquels sont attachés les plus hauts salaires à France Télévisions. Nous sommes attentifs à la stricte égalité salariale et à l'égalité d'accès à des postes à responsabilité. Par ailleurs, le comité exécutif de France Télévisions est exactement paritaire et les comités de direction de mes équipes sont paritaires. Nous sommes vigilants sur les taux de féminisation à tous les niveaux de l'entreprise, mais cela reste un point difficile parmi les journalistes. Ce taux progresse parmi les rédacteurs en chef, mais nous ne renouvelons pas les postes tous les ans.
Madame Lebon, nous sommes très contents du succès d' OPJ. Cette série fait travailler des comédiens et des techniciens locaux et apporte donc une vraie plus-value au territoire. Nous avons d'autres projets sur l'outre-mer, notamment une belle fiction sur la reine Pomaré. Nous cherchons également à susciter des vocations chez les producteurs locaux et à étendre aux ultramarins des dispositifs mis en place en métropole pour la jeune génération. Je pense notamment au très beau dispositif inspiré des compagnons du tour de France et piloté par la Guilde des scénaristes, que nous avons annoncé au Festival de la fiction de La Rochelle. Il consiste en un système de compagnonnage : nous accueillons dans nos ateliers d'écriture des personnes récemment installées dans le métier de scénariste. Je pense également à la classe alpha.
Monsieur Bois, nous essayons d'offrir sur Culturebox la plus grande diversité possible de spectacles vivants, en termes de disciplines artistiques et de territoires. Nous avons d'ailleurs rendu compte au comité de suivi du pacte pour la visibilité des outre-mer des spectacles ultramarins diffusés sur Culturebox. Le site diffuse des lives et permet donc d'accueillir de nouveaux artistes dans des genres différents. Nous cherchons à maintenir un juste équilibre entre les disciplines artistiques et, à l'intérieur de ces disciplines, entre des spectacles plus contemporains et des spectacles plus installés afin de garantir une programmation éclectique aux téléspectateurs. L'éclectisme, le soutien aux jeunes artistes et aux arts émergents sont nos guides.
Madame Duby-Muller, j'ai dressé le panorama des initiatives prises au sein des rédactions ou par l'intermédiaire de coopérations avec l'audiovisuel public pour lutter contre les infox. Il s'agit de programmes visant à décrypter les manipulations de l'information, sous forme de rubriques rapides ou d'enquêtes plus longues, mais également de contenus éducatifs à destination des jeunes publics, à la fois via notre plateforme éducative Lumni et les journalistes de la réserve citoyenne qui se déplacent dans les classes avec nos collègues de l'audiovisuel public et travaillent sur des cas concrets avec les professeurs et leurs élèves. Ce dispositif vise à démonter les fausses informations et à contribuer à l'éducation aux médias et à l'image auprès des jeunes – et des moins jeunes.
Grâce à Culture Prime, qui fonctionne très bien, à Slash et à notre forte présence sur les réseaux sociaux, nous pouvons toucher tous les publics. Nous avons lancé à l'occasion de l'élection présidentielle, sur l'initiative d'équipes ultramarines, un programme sur TikTok appelé La République, c'est toi pour inciter les primo-électeurs à aller voter à la prochaine élection, en leur expliquant les enjeux de cette élection et ce que représente le vote et l'engagement citoyen. Nous avons choisi TikTok parce que c'est un média qui permet de parler aux jeunes qui auront bientôt 18 ans. Culture Prime, je le répète, est un énorme succès. Les sujets qui y sont publiés peuvent recueillir 1 million de vues. Ce succès passe sous les radars parce que nous sommes focalisés sur les émissions des antennes linéaires. J'ai parlé de NOWU, qui est une nouvelle plateforme destinée à inciter les jeunes à s'informer sur le climat et à s'exprimer. Je veillerai la prochaine fois à décrire un panorama plus complet de l'action du service public sur les réseaux sociaux.
Madame Dubois, nous avons essayé, pendant les confinements, de mettre en place des programmes de sport pour inciter les téléspectateurs à maintenir une activité physique, qui est importante pour la santé tant physique que psychologique. Nous diffusons également beaucoup d'émissions scientifiques et médicales. Nous parlons également de santé psychologique dans nos fictions, comme Mental, qui parle de la difficulté pour les adolescents d'affronter des problèmes psychologiques – un jeune sur deux y est confronté. Nous veillons aussi à faire la promotion de l'économie de temps d'écran. L'application Okoo, à destination des enfants, permet ainsi à leurs parents de choisir le temps pendant lequel l'enfant va rester devant l'application. Nous avons signé hier, avec plusieurs ministres, une charte pour promouvoir la modération numérique. Alertés par cette commission et son président, nous avons aussi beaucoup travaillé sur la pornographie en ligne et un certain nombre de documentaires et d'émissions ont été programmés pour alerter les parents sur la nocivité de l'accès trop facile à la pornographie.
Nous avons essayé de maintenir nos débuts de programme à vingt heures trente, mais nous avons dû nous aligner sur l'horaire plus tardif pratiqué par tous nos concurrents. Nous avons toutefois veillé à programmer entre la fin du journal et le début de la soirée de véritables contenus qui ne représentent pas une perte de temps. Ainsi, depuis trois ans, nous programmons un feuilleton quotidien, qui est suivi par 4 millions de personnes. Nous avons également rendu disponibles tous nos programmes de première partie de soirée dès six heures du matin sur notre plateforme numérique, donnant ainsi la possibilité aux téléspectateurs de regarder la fiction ou le documentaire de la soirée à l'horaire qu'ils souhaitent.