Je tiens à saluer, au nom du groupe UDI et indépendants, la hausse que connaîtront en 2022 les budgets consacrés au sport, à la jeunesse et aux associations. Il faut reconnaître que cette forte augmentation s'explique en grande partie par l'arrivée du Pass'sport et par la montée en puissance du SNU.
Le Pass'sport arrive à point nommé pour nos associations, durement touchées par la crise sanitaire. Une telle manne financière est évidemment la bienvenue, mais ses effets et ses possibilités restent flous. Rappelons qu'à l'inverse du Pass culture, il n'a pas fait l'objet d'une expérimentation préalable. À l'approche des vacances de la Toussaint, êtes-vous déjà en mesure d'estimer son taux d'utilisation et son impact sur les associations ? Le public éligible et le montant de 50 euros par inscription sont-ils susceptibles d'évoluer ?
Je suis convaincue qu'il importe d'accompagner et d'encourager nos jeunes vers la pratique d'un sport, quel qu'il soit, mais cela suppose l'existence d'infrastructures adéquates, comme je l'ai souvent rappelé ici. Si le Pass'sport permet de lutter contre les inégalités sociales d'accès à la pratique sportive, il ne faut pas oublier l'inégalité territoriale qui entrave cette pratique, dans les zones rurales comme dans les quartiers prioritaires. Je pense que vous en avez pleinement conscience, madame la ministre déléguée, puisque le Président de la République vient d'annoncer la construction de 5 000 terrains de sport d'ici à 2024.
Concernant le sport de haut niveau et l'approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, je souhaite m'attarder sur l'objectif fixé par le Président de la République aux athlètes lors de leur venue à l'Élysée : remporter plus de soixante médailles et hisser la France dans le top 5 des nations les plus médaillées. Nous en rêvons toutes et tous, mais une telle ambition se prépare dans la durée, comme l'ont démontré les Britanniques, qui ont brillé chez eux en 2012. Comment rattraper notre retard ? Quels moyens l'État peut-il déployer pour accompagner en urgence l'émergence d'une « génération Paris 2024 » ?
J'en viens au SNU. Nous pouvons regretter que seuls 15 000 jeunes aient pu profiter du dispositif en 2021, alors que l'objectif était d'en accompagner 25 000. Bien sûr, le déploiement du SNU a probablement été freiné par la situation sanitaire. Quoi qu'il en soit, je m'interroge sur le montant consacré à cette politique depuis trois ans, rapporté au nombre de jeunes qui accomplissent le séjour. Le coût du SNU s'est établi à environ 1 500 euros par jeune en 2020 et à 2 500 euros par jeune cette année ; il devrait passer à 2 200 euros par jeune en 2022. Sachant que le dispositif a vocation à toucher l'ensemble d'une classe d'âge à l'horizon 2024, quel coût final les premières éditions permettent-elles d'envisager ?
Pour finir, je souhaite revenir sur la situation des associations. Les aides proposées au plus fort de la crise ont permis à nombre d'entre elles de subsister, voire de se relancer. Toutefois, l'activité des acteurs du monde associatif – que je tiens à saluer – a été très fortement perturbée. Vous aviez annoncé l'année dernière, madame la secrétaire d'État, 100 millions d'euros pour leur venir en aide, dont 45 millions consacrés en 2021 et 2022 à des mesures de soutien à la trésorerie par l'intermédiaire du réseau France Active. En janvier dernier, France Active a présenté un plan en faveur des associations et des acteurs de l'économie sociale et solidaire, doté de 30 millions d'euros et prenant fin en juillet. S'agit-il du dispositif que vous évoquiez ? Si tel est le cas, une deuxième étape est-elle prévue, avec 15 millions d'euros ?
Le groupe UDI et indépendants porte un regard favorable sur les crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative, tout en restant vigilant sur les points que je viens d'évoquer.