Je suis très heureuse de vous retrouver. Nous sommes réunis pour évoquer l'exécution du COM qui a fait l'objet d'une analyse très détaillée du CSA, qui souligne non seulement les résultats d'audience très importants de Radio France mais aussi le fait que les objectifs fixés à l'entreprise ont tous été largement atteints.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais souligner que cette audition n'est pas comme les autres. Nous vivons une période de secousses, dans laquelle le service public est contesté par des acteurs qui questionnent ses moyens, son impartialité et sa liberté d'expression. Ces contestations sont développées dans le contextes de stratégies électorale de certains candidats à l'élection présidentielle, sans d'ailleurs déplaire à certains de nos concurrents. Et elles arrivent opportunément à un moment où la question de notre financement et de l'avenir de la redevance est posée et pas encore réglée.
Cette remise en cause sans précédent de l'audiovisuel public intervient pourtant après une crise au cours de laquelle le service public a innové pour être au service des Français et les accompagner. C'est aussi une période pendant laquelle la radio publique n'a jamais compté autant d'auditeurs. Chaque jour, 15 millions de Français ont écouté nos antennes pour s'informer et être accompagnés dans cette crise. Cette même radio publique s'est efforcée d'être utile socialement, en donnant toute sa place au temps long, à l'analyse et à l'écoute, à contre-courant d'un monde hystérisé, où les phrases qui font le buzz prévalent sur les plateaux et les réseaux sociaux.
Je voudrais revenir, dans le cadre de cette audition, sur les faits et sur ce qu'est le service public, en particulier ce que Radio France réalise chaque jour pour accomplir ses missions. La première de nos productions est l'la information, qui constitue le pilier majeur de Radio France. Il s'agit d'une information de qualité, pluraliste et indépendante. Chaque jour, nous produisons plus de 100 heures d'information, diffusées sur nos antennes. Nous sommes l'un des premiers acteurs de production de l'information, grâce au travail de 800 journalistes, présents dans des rédactions qui ont été décloisonnées ces dernières années et qui se coordonnent pour faire en sorte que les informations locales soient reprises sur des chaînes nationales et que le débat soit alimenté par la réalité des faits et la vie des citoyens partout en France.
Ce sont nos tranches d'information qui ont été les plus plébiscitées pendant la crise sanitaire et qui ont gagné le plus d'auditeurs, à un moment où la radio en perdait. France Info a par exemple gagné 800 000 auditeurs la saison dernière, ce qui est la preuve de la confiance que les Français accordent à nos offres d'information, à une période où la défiance prévaut, à l'égard de certaines institutions et certains médias. Le baromètre OpinionWay mis en place pour suivre les indicateurs du COM mesure ce niveau de confiance, qui atteint 80 %.
La période que nous traversons est très particulière. Nous n'avions jamais connu jusqu'à présent autant de désinformations que pendant cette crise sanitaire. Ces désinformations ont nourri le terreau fertile du complotisme. Cette année a accéléré fortement la transformation du paysage de l'information en France, sous les coups de boutoir des réseaux sociaux et de la guerre informationnelle que mènent certaines officines étrangères. Tout ceci m'a conduit à créer une nouvelle fonction de directeur de l'information, que j'ai confiée à l'ancien directeur de France Info, Vincent Giret, pour relever certains défis importants, lutter contre les fausses informations mais également réhabiliter la légitimité de la parole experte, innover dans les formats pour toucher les citoyens qui aujourd'hui ne s'informent plus dans les médias traditionnels et enfin utiliser davantage les technologies, notamment l'intelligence artificielle, pour mieux appréhender la masse d'informations et de sources, qui se sont démultipliées avec le numérique.
Chaque jour, nous menons une véritable lutte contre la désinformation, via des organisations que nous avons mises en place progressivement. En premier lieu, l'agence France Info vérifie toute information avant sa diffusion à l'antenne. Elle publie 20 000 dépêches par an, que nous mettons à disposition des rédactions des autres entreprises de l'audiovisuel public.
En second lieu, nous multiplions les formats de vérification de l'information sur nos antennes : par exemple, « Le Vrai du faux », sur France Info, qui traque les désinformations qui circulent sur internet ; « Le contexte » sur cette même antenne, où les petites phrases sont recontextualisées pour sortir du buzz qui alimente avec trop de facilités les polémiques sur les réseaux ; des formats longs, tels que « Les mécaniques du complotisme » sur France Culture, permettent d'analyser en profondeur ce qui conduit à l'émergence et à la diffusion des théories complotistes.
En troisième lieu, nous menons un certain nombre d'actions pour la jeunesse, avec France Info Junior par exemple. Nous avons développé plusieurs programmes d'éducation ces dernières années : « InterClass' » sur France Inter ; les programmes de France Bleu « Classe média » ; Mouv', qui intervient dans les établissements scolaires.
Ce sont autant d'actions que nous mettons en place pour jouer notre rôle, qui consiste à préserver des espaces où des arguments peuvent s'échanger et des opinions se confronter, dans un cadre apaisé. Par exemple, l'émission « Esprit public », qui se tient tous les dimanches sur France Culture, a été dédiée le week-end dernier à Samuel Paty avec, autour de Jean-Michel Blanquer, des invités comme Rachel Khan, Aurélie Filippetti, Monique Canto‑Sperber ou Dominique Schnapper. Nous essayons vraiment, dans tous ces échanges, de favoriser une pluralité d'analyses et de points de vue, qui est notre boussole. Bien évidemment, tous les candidats à l'élection présidentielle ont leur place sur nos antennes.
Le second pilier de nos offres et de nos missions est la proximité. Les crises que nous avons traversées, la crise sanitaire mais également le niveau de participation aux dernières élections régionales, montrent le besoin d'un très solide ancrage dans le pays pour le comprendre. Nous constatons à quel point les sondages d'opinion rencontrent des difficultés pour appréhender le comportement des citoyens. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai souhaité organiser la conférence de presse de rentrée de manière délocalisée dans quatre stations locales de France Bleu, à Strasbourg, Laval, Aix-en-Provence et Montpellier. Nous avons pu le faire grâce à la force de frappe que nous apportent nos 44 stations locales. Il s'agit d'un maillage inédit qui a un coût, justifiant que ce soit une mission de service public. Un tiers de nos salariés sont présents dans les stations de France Bleu et constituent des capteurs partout en France des préoccupations des citoyens. Cette organisation est unique dans les médias français. Nous disposons ainsi de deux pieds partout, que nous prolongeons également dans nos antennes nationales. 1 500 délocalisations ont lieu chaque année. 4 500 festivals et événements sont couverts tous les ans partout en France. En cette année d'élection, nous irons encore plus loin pour faire corps avec le pays sur France Inter, sur France Info et France Culture, avec davantage de reportages et de délocalisations et le renforcement de l'interactivité.
Une opération lancée par France Bleu m'apparaît à cet égard très illustrative de ce que nous cherchons à faire : la consultation « Ma France 2022 », lancée avec Make.org auprès des Français pour qu'ils nous indiquent les propositions qu'ils souhaitent voir traiter pendant l'élection présidentielle. Nous avons comptabilisé 90 000 participants en quelques semaines. Il s'agit d'un véritable succès comparé à d'autres grandes consultations nationales. Les propositions très concrètes qui en ressortent sont discutées chaque jour dans l'émission quotidienne de Wendy Bouchard sur France Bleu et nous les partageons évidemment avec France 3, qui proposera bientôt une émission traitant ces différentes suggestions citoyennes.
La proximité consiste également à être à l'image des Français. De ce point de vue, en tant que service public, notre mission est de nous adresser à tous et de décloisonner la culture. Il n'est pas question que les antennes du service public réservent la culture à une certaine élite cultivée. Cette dimension généraliste et populaire est au cœur de notre stratégie éditoriale et c'est elle qui fait nos succès d'audience. Nous avons connu ces dernières années des progressions spectaculaires auprès des « CSP - » . Sur France Inter, première radio de France, la part des « CSP - » a augmenté de 13 % en trois ans. 71 % des nouveaux auditeurs de France Inter résident dans des communes de moins de 20 000 habitants. Au global, ils représentent 40 % de l'audience de France Inter et 60 % en incluant les communes de moins de 200 000 habitants.
Notre succès se confirme également auprès des jeunes, tant sur France Inter, qui a gagné 38 % de 18-24 ans sur les cinq dernières années, que sur France Culture et France Info. Cela passe par des programmes de divertissement intelligents et par l'humour, qui constitue une véritable porte d'entrée pour beaucoup d'auditeurs vers nos programmes.
Notre conviction est simple. Pour parler à tous les Français, il faut leur ressembler. À cette fin, j'ai lancé en 2020 le programme Égalité 360°, qui prévoit 60 actions concrètes pour que Radio France soit un miroir mais également un moteur d'une juste représentation de la société. Nous travaillons à rendre nos antennes toujours plus paritaires. Le pourcentage d'expertes atteint 45 %, en ligne avec nos objectifs. Nous travaillons à attirer une diversité de profils à l'antenne et en dehors. Cet été, nous avons lancé un dispositif inédit, une académie d'été qui a permis d'offrir un premier tremplin professionnel à 29 jeunes qui avaient été orientés par des missions locales. Nous avons également signé un accord triennal sur le handicap, qui prévoit d'augmenter le recrutement des salariés en situation de handicap. Nos antennes proposent de plus en plus de reportages et d'émissions bousculant les préjugés.
L'autre enjeu majeur pour Radio France au cours de l'année écoulée a été de soutenir les acteurs du monde de la culture. Vous savez à quel point la culture est présente sur nos antennes. France Culture y est dédiée à 100 % mais les programmes culturels sont également très nombreux sur nos autres antennes. Nous avons eu à cœur, pendant toute cette période de crise, de multiplier les actions de soutien, telles que les commandes d'œuvres aux auteurs. France Culture commande chaque année quelque 200 textes d'auteurs ou des droits sur des œuvres dramatiques. Nous avons créé en 2020 un fonds d'aide à l'écriture de séries pour créer de nouveaux podcasts, de manière à soutenir un vivier d'auteurs qui n'avaient pas l'habitude de travailler avec la radio. La saison dernière, France Culture a capté des pièces de théâtre pour les mettre en contact avec le public de la radio, alors même que les salles étaient fermées. Radio France a lancé l'opération « Scène française » dès avril 2020, pendant le premier confinement, en accroissant la place de la musique sur les antennes de 25 %, en privilégiant la scène française, de manière à augmenter les droits versés aux artistes. En janvier dernier, nous avons doublé le budget de commandes d'œuvres musicales interprétées par nos orchestres. Nous avons aussi veillé à faire rayonner les festivals, de manière à parler de tous ceux qui n'avaient pas pu se tenir l'été précédent. La musique ne s'est jamais arrêtée à Radio France grâce à l'alliance entre nos orchestres, les scènes et nos radios. Nous avons en outre organisé en janvier 2021 « L'HyperNuit », diffusée simultanément par toutes nos radios et réunissant 100 artistes pendant six heures.
J'ai souhaité ancrer ce soutien durablement en renommant la Maison de la radio en « Maison de la radio et de la musique » en juin dernier, afin d'affirmer durablement notre engagement, continuer à oxygéner le paysage musical par plus de diversité et faire vivre la scène française. Il s'agit d'un des rôles historiques de notre maison, qui est d'autant plus essentiel aujourd'hui que comme vous tous, j'observe que sur des plateformes de streaming, de plus en plus d'artistes se lancent chaque année avec des carrières aussi fulgurantes que courtes. En outre, les goûts s'uniformisent et la diversité des genres musicaux se perd. C'est à cette homogénéisation, également tirée par des plateformes internationales, que nous voulons apporter une alternative en valorisant la diversité et l'exception culturelle et musicale française. Si nous ne soutenons pas les artistes français, ce ne sont pas les algorithmes de ces plateformes qui feront en sorte qu'ils soient écoutés par les plus jeunes. Nous devons les porter et les accompagner durablement dans leur carrière. L'air du temps ne peut pas venir que de la Californie. Nous avons besoin de récits nationaux à offrir aux jeunes Français.
Pour jouer ce rôle, le secteur de l'audiovisuel doit être financé et régulé, autant que les autres secteurs, dans un monde numérique dont les règles se constituent peu à peu. En la matière, je lutte beaucoup pour que nous sortions la radio de l'oubli de la législation. Je voulais à ce titre vous remercier et saluer la modification introduite par la loi relative à la régulation et à la protection de l'accès aux œuvres culturelles à l'ère numérique, qui a permis de modifier l'article 216-1 du code de la propriété intellectuelle, en étendant le droit voisin à la radiodiffusion, ce qui oblige les agrégateurs à demander l'autorisation avant de reprendre des contenus de diffuseurs radio. Il s'agit d'une avancée très importante et très attendue. Il est essentiel de civiliser les règles du jeu sur le numérique. La première de ces règles est de lutter contre le piratage des contenus, qui ne permet pas de rémunérer à la hauteur de leur travail les auteurs, les artistes et les interprètes.
Pour valoriser ce travail des auteurs et la création, j'ai souhaité conclure certains accords. Ainsi, nous avons conclu un accord avec la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) en faveur des auteurs de podcasts natifs. Des accords pionniers ont été signés avec l'industrie de la musique, notamment le secteur des labels indépendants, afin de créer de nouveaux standards, qui sont progressivement repris. L'enjeu est d'éviter un développement sauvage à courte vue. Le soutien aux artistes permet de favoriser également la création de demain. Cela guide en outre notre stratégie numérique : nous sommes sortis d'une hyperdistribution non maîtrisée pour créer une nouvelle chronologie de diffusion des contenus. Dans les accords que nous signons avec les plateformes, nous prévoyons systématiquement une clause de respect des accords de la profession sur les droits d'auteur et les droits voisins.
Toutes nos actions reposent également sur une stratégie ambitieuse sur le plan numérique, pour ne pas dépendre des plateformes. À cette fin, j'ai réalisé un certain nombre de choix stratégiques depuis mon arrivée à Radio France. Le premier a été de remettre l'audio au cœur de notre stratégie et de nos investissements. Le succès des podcasts ces dernières années mais également celui des plateformes de streaming montre que cette stratégie est la bonne. Le secteur de l'audio se développe en propre et Spotify obéit à une logique et à des usages différents de Netflix. Je crois aussi beaucoup à la poursuite de l'écoute en direct, ce qui m'a conduit à soutenir le développement de la technologie DAB+.
Le second choix stratégique a été de réduire notre dépendance aux agrégateurs en matière de distribution numérique. En 2018, à ma prise de fonction, 84 % des podcasts de Radio France étaient regroupés sur des agrégateurs externes. Sur la base de ce constat, j'ai lancé la création de la plateforme Radio France. L'application existe aujourd'hui. Le site, en test, sera rendu public d'ici quelques semaines. Il regroupera l'ensemble de nos offres, de manière à disposer d'une offre propriétaire et non dépendante des algorithmes des autres plateformes pour diffuser nos podcasts. Nous sommes ainsi passés ces dernières années d'une écoute de 16 à 32 % des programmes de Radio France sur nos propres plateformes.
L'objectif est de rester un média d'offres, continuant à prescrire du contenu et apporter une diversité aux citoyens. Il s'agit d'une transformation importante de l'entreprise, que nous avons continué à mettre en œuvre dans cette période de crise sanitaire et d'économies, puisque nous poursuivons l'application de la trajectoire budgétaire fixée en 2018, qui prévoit une diminution de 20 millions d'euros de la contribution à l'audiovisuel public (CAP) versée à Radio France. Cette trajectoire est d'autant plus complexe que contrairement à un acteur télévisé, toute notre production se fait en interne. La majeure partie de nos coûts sont fixes, à commencer par la masse salariale, qui en représente 60 %. Pour respecter notre trajectoire budgétaire, nous avons dû engager une réduction de nos effectifs, dans le cadre d'un accord signé avec les partenaires sociaux en octobre 2020. Sur les 340 départs prévus par cette rupture conventionnelle collective, 243 sont concrétisés, soit 71 % de l'objectif, que nous devons atteindre d'ici fin 2022.
Par ailleurs, l'évolution de nos dépenses est pour une large part incompressible et mécanique puisqu'elle suit la hausse des prix et des rémunérations. Compte tenu de l'augmentation des charges courantes, nous devons réaliser 20 millions d'euros d'économies supplémentaires. Dans ce contexte, nous avons opté pour des efforts de réorganisation importants au sein de Radio France, afin de continuer à poursuivre l'ensemble de nos missions et à offrir le même service aux Français. Pour ce faire, nous avons engagé une évolution continue de la manière de produire.
Depuis début 2021, 30 projets de réorganisation ont été validés dans les instances, sur les 57 que prévoit le projet stratégique, en essayant de rattraper le retard induit par la crise sanitaire. En cette rentrée de septembre, nous avons également expérimenté une réduction des équipes présentes sur un certain nombre d'émissions, de manière à réorienter une partie des salariés vers de nouvelles productions, notamment les podcasts. Cette évolution conduit actuellement à un mouvement social au sein de Radio France.
Dans le même temps, nous avons toujours veillé à préserver le budget dédié aux antennes, c'est-à-dire l'offre éditoriale. Ce budget a même augmenté de 10 % entre 2018 et 2020. De la même manière, le budget dédié au numérique a également crû de 10 %. Il nous paraît vital de continuer à investir sur le numérique pour préserver notre avance. Pendant la crise sanitaire, lorsque les habitudes des auditeurs ont été modifiées, nous avons été encore plus écoutés grâce aux supports numériques que nous avons développés.
Je voudrais attirer l'attention du législateur sur le fait que ces efforts d'organisation, très importants, ne pourraient être reproduits dans le cadre d'une autre demande qui serait faite à l'entreprise. Alors que nous avons réussi à mener cette trajectoire de redéploiement et d'économies avec des réorganisations internes importantes, de nouvelles économies passeraient inévitablement par une réduction des offres.
Enfin, en ce qui concerne les coopérations, nous avons fêté récemment les cinq ans de Franceinfo média global. Nous avons à cette occasion amplifié les coopérations entre nos équipes. S'agissant de la proximité entre France Bleu et France 3, à date, 21 matinales de France Bleu sont diffusées sur les chaînes régionales de France 3. Nous serons bientôt à 50 % de l'objectif de déploiement. Nous ambitionnons, dans le cadre du nouveau COM, de créer une offre numérique de proximité. Nous discutons beaucoup avec France Télévisions pour la faire advenir. Nos coopérations sont également très nombreuses avec les autres acteurs de l'audiovisuel public, France Médias Monde, Arte ou l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Toutes ces coopérations visent à offrir plus et mieux aux citoyens. Nous agissons davantage ensemble que des médias intégrés tels que la BBC, beaucoup plus en retard sur les productions communes.