Malgré le contexte de crise sanitaire, nous nous félicitons que les objectifs du mandat, à savoir l'élévation générale du niveau et la réduction des inégalités sociales, n'aient jamais été perdus de vue malgré la tempête, si vous me permettez l'expression. Le gain de dépense par élève du premier degré est de 3,69 % pour 2020, reflet du choix pertinent d'agir le plus précocement possible. L'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire à 3 ans est un autre exemple, de même que le dédoublement des classes dans les réseaux de l'éducation prioritaire et la limitation du nombre d'élèves à vingt‑quatre, hors éducation prioritaire. Permettez-moi de rappeler que la demande d'amélioration des conditions de travail en instaurant un plafond supportable d'élèves par classe émane aussi d'établissements du second degré. Elle est légitime, tant l'adolescence est un âge qui requiert aussi l'attention.
Je profite de l'occasion pour souligner l'importance de la priorité donnée à la lecture et noter avec satisfaction l'adoption d'un nouveau programme de maternelle tourné vers l'enrichissement du lexique et la première structuration de la syntaxe.
Bien sur, les progrès constatés pour l'école inclusive – 71,67 % d'élèves scolarisés en milieu ordinaire en plus en onze ans –, l'effort accru en direction des ULIS et les 45 unités d'enseignement en maternelle autisme (UEMA) sont notables et nous restons, comme tous, attentifs aux progrès qualitatifs.
La généralisation d'ici à 2022 des actions artistiques et culturelles pour chaque élève, le déploiement du pass culture scolaire, l'offre d'enseignements moins courants mais riches et porteurs – langues et cultures de l'antiquité, numérique et informatique ou arts –, le renforcement du dispositif des Cordées de la réussite, dont 200 000 élèves seront bénéficiaires, contre 80 000 précédemment, sont autant d'éléments propres à corriger les inégalités de destin et à permettre à chaque élève de réussir, quel que soit son milieu d'origine.
J'ajoute que les 5 000 places supplémentaires en première année de brevet de technicien supérieur (BTS) et en formation de type formations complémentaires d'initiative locale (FCIL) prévues à la rentrée de 2021 devraient répondre aux souhaits de filières courtes et faciliter l'entrée des jeunes sur le marché du travail.
À cet égard, je rappellerai la réussites particulière des établissements de l'enseignement agricole qui, par leurs formations de la quatrième au brevet de technicien supérieur agricole (BTSA), offrent à leurs 155 000 élèves et étudiants et 42 600 apprentis des perspectives d'avenir, justement mises en lumière par « L'aventure du vivant » et la campagne de communication « #LesEntrepreneursDuVivant recrutent ».
Les 726 millions d'euros consacrés à la revalorisation des personnels de l'éducation nationale sont un pas en avant mais, à l'heure de la désinformation et de la mise en péril de la raison, peut-on considérer l'éducation comme prioritaire en laissant encore courir l'idée qu'entre professeur, ça paie mal ? Des efforts sont faits pour les débuts de carrière, impératifs pour répondre à la crise aiguë de recrutement, mais les enseignants qui, après quinze ou vingt ans de carrière, ont choisi, malgré les difficultés, les exigences et pressions sociétales croissantes, de continuer à instruire partout, n'ont jamais vu leurs salaires revalorisés et sont moins bien rémunèrés que nombre de leurs camarades moins doués des bancs de fac partis faire carrière ailleurs. Il faudra un jour redonner aux enseignants le rôle premier qui est le leur dans la société et mettre fin aux caricatures sur la prétendue facilité de leur mission. La vocation n'exclut pas une rémunération reflétant l'importance qu'on leur accorde.
En conclusion, vous l'aurez compris, le groupe du Mouvement démocrate et apparentés se félicite de ce dernier budget du mandat, et souhaite que les voies entrouvertes soient prolongées, au bénéfice d'une jeunesse mieux éduquée, bien encadrée, gage de la croissance du pays.