Je vous remercie, madame la ministre, d'avoir souligné la nécessité de miser sur la recherche et la formation pour atteindre l'excellence à la française à laquelle nous aspirons tous. Je tiens également à saluer l'augmentation de près de 1,3 milliard d'euros sous cette législature des crédits alloués aux programmes 150 et 231. Toutefois, les crédits supplémentaires du programme 150 servent principalement à financer des dépenses additionnelles de masse salariale. Ces augmentations de crédits ne vont donc ni accroître les marges de manœuvre des universités ni renforcer leur autonomie.
Le nombre de bacheliers est en augmentation, compte tenu du taux de reçus, ce qui entraîne une hausse du nombre de candidats aux études supérieures. La question de l'orientation de ces nouveaux bacheliers se pose. Quand on sait que seuls quatre bacheliers sur dix terminent leur licence, on peut se demander a posteriori si les choix effectués étaient les plus adaptés à leurs besoins. Or je n'ai pas vu, dans les rapports, d'augmentation de moyens pour aider les futurs bacheliers à faire un choix correspondant à leurs aspirations. Ne faudrait-il pas prévoir des crédits pour former davantage les conseillers d'orientation, afin qu'ils puissent constituer un véritable soutien pour les futurs étudiants ?
Dans un système où l'emploi des jeunes est considéré comme une des priorités du fonctionnement de notre société, je m'étonne de la baisse des aides pour les étudiants de la Grande école du numérique, qui passent de 5 à 3 millions d'euros, alors que ces filières représentent un vivier considérable d'emplois pour les jeunes étudiants. Grâce à des programmes de formation de courte durée et à la valorisation des compétences sur le marché du travail, les filières du numérique favorisent en outre l'insertion des jeunes en décrochage. Par conséquent, il faudrait davantage mettre en avant ces métiers ainsi que les formations pour y accéder, afin d'augmenter drastiquement le nombre d'élèves qui les suivent. La baisse des aides ne me semble pas aller dans cette direction.
Par ailleurs, le soutien à l'enseignement agricole ne paraît pas suffisant. Face à la baisse significative du nombre d'enseignants dans les collèges et les lycées agricoles, alors que le nombre d'élèves est en hausse pour la première fois depuis des décennies, on pourrait s'attendre à une réelle augmentation de crédits dans ce secteur. Étant donné l'importance capitale de la filière agricole française pour la défense de notre souveraineté alimentaire, la transmission de ces savoir‑faire n'est pas une option.
Comme vous l'avez souligné, monsieur le rapporteur pour avis, il est également dommage que le périmètre d'affectation de la CVEC ne soit pas suffisamment transparent, alors que cette somme n'est souvent pas négligeable pour de nombreux étudiants.
Je regrette enfin qu'il n'y ait pas assez d'objectifs concernant l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Lorsqu'un jeune intègre une entreprise, malgré le socle de compétences acquis grâce à l'enseignement des fondamentaux, il n'est pas forcément opérationnel ni performant. Afin de compléter son parcours, il me semble indispensable qu'une partie de son temps de travail soit consacrée à la formation. J'avais déposé un amendement en ce sens, mais il a été retoqué sur le fondement de l'article 40 de la Constitution.
Dans ce contexte, afin de marquer notre opposition à la feuille de route du Gouvernement en matière d'enseignement supérieur et de recherche, le groupe Les Républicains votera contre les crédits de cette mission.