Parler d'enseignement supérieur et de recherche, c'est parler d'avenir : celui de nos étudiants, bien évidemment, mais plus largement celui de notre pays. Nous avons traversé une période difficile et inédite. La crise a éprouvé les Français et particulièrement les jeunes, et cette période nous a mis au défi, notamment sur le plan de la recherche et de l'innovation. C'est donc forts de cette expérience que nous abordons la présente mission budgétaire. Elle a pour ambition de faciliter la vie de nos étudiants afin qu'ils puissent construire sereinement leur avenir, mais également de faire de notre pays une nation innovante, tournée vers le futur.
Nous tenons à saluer les efforts significatifs consacrés au budget de la mission Recherche et enseignement supérieur que nous nous apprêtons à examiner. Ils s'inscrivent dans la continuité des politiques publiques engagées depuis le début du quinquennat et se traduisent par une hausse des moyens que nous jugeons essentielle au regard du contexte de reprise économique et des ambitions pour la France de 2030. En effet, la hausse des crédits de paiement, qui dotera la mission Recherche et enseignement supérieur de 29,2 milliards d'euros, prolonge les ambitions du plan de relance engagé lors du précédent PLF, dont l'objectif est de renforcer l'attractivité et le rayonnement scientifique de la France.
L'une des principales ambitions de ce budget est d'améliorer les conditions de vie et de réussite des étudiants. Nous faisons ainsi de la solidarité et de la santé publique des marqueurs centraux. Des mesures sociales fortes pour notre jeunesse seront prolongées, comme le ticket restaurant universitaire à 1 euro pour les étudiants boursiers. Cette mesure est rendue possible grâce à l'augmentation de 6 % des crédits du programme Vie étudiante, qui s'élèveront à 3,1 milliards d'euros. Nous nous réjouissons de l'engagement constant de la majorité en faveur de l'égalité des chances et de la lutte contre la précarité. Par ailleurs, ce n'est pas une mesure isolée : je pense aussi au gel de l'augmentation des loyers et des droits d'inscription, ou encore à l'amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants grâce à la contribution de vie étudiante et de campus. Elle permettra notamment de poursuivre la création de nouvelles places en résidences étudiantes, le recrutement de 1 000 référents, la distribution gratuite de protections périodiques et la mise en œuvre de la loi EGALIM pour améliorer la qualité de la restauration collective.
Parce que la réussite étudiante d'aujourd'hui représente le succès de demain et afin d'offrir à chacun les moyens d'assurer son avenir, le budget consacré aux établissements d'enseignement supérieur a été augmenté de 200 millions d'euros. Cela permet notamment de financer un service de soutien psychologique pour les étudiants. Nous les avons accompagnés pendant la crise, et nous continuerons à les soutenir.
La seconde ambition de ce budget est de contribuer à faire de notre pays une nation innovante grâce au développement de la recherche scientifique et technologique. Plus que jamais, 2022 s'annonce comme l'année du réinvestissement dans la recherche, avec la volonté de mobiliser tous les leviers pour permettre à nos chercheurs et à nos infrastructures d'être au meilleur niveau international. Ce pari de l'avenir est synonyme de grandes ambitions pour la prochaine décennie. Nous nous inscrivons ainsi dans l'objectif fixé par le Président de la République lors de son discours du 12 octobre dernier, qui est de retrouver le chemin de l'indépendance française et européenne. Plus que jamais, la France doit redevenir une grande nation d'innovation. Le programme Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires, doté de 7,5 milliards d'euros de crédits de paiement, s'inscrit dans cette dynamique et connaît une augmentation de 4,5 % par rapport à 2021. Derrière ces chiffres, ce sont des effectifs en hausse, des doctorants mieux rémunérés, des moyens supplémentaires dans nos laboratoires et nos grandes infrastructures de recherche nationales.
Le programme relatif à la recherche et à l'enseignement supérieur en matière économique et industrielle connaît également une hausse de 5,9 %. Il s'agit d'un enjeu important, à savoir le soutien financier de l'État à l'amélioration de la recherche et développement dans les entreprises, notamment les PME innovantes. Dans cette perspective, le groupe Agir ensemble s'interroge sur la baisse de 8,4 millions d'euros des crédits prévus à l'action Soutien de la recherche industrielle stratégique pour abonder le Fonds unique interministériel. Nous nous interrogeons également sur la baisse des crédits alloués au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, puisqu'il s'agit là d'enjeux de transition écologique.
Au-delà de ces interrogations, c'est avec conviction que notre groupe soutiendra la mission budgétaire.