Je reviens d'un déplacement effectué avec Meyer Habib dans l'archipel du Svalbard, dans le Grand Nord norvégien. Nous nous sommes rendus sur la base de recherche de Ny-Ålesund, à la suite des travaux que nous avons menés dans le cadre de la mission d'information sur la géopolitique des pôles arctique et antarctique, dont je vous ai envoyé le rapport en avril 2021, madame la ministre.
Ny-Ålesund est une véritable station de coopération internationale puisqu'elle comprend des bases franco-allemandes, britannique, chinoise, coréenne, indienne, italienne, japonaise et néerlandaise. Nos travaux avaient souligné l'urgence de soutenir la recherche française polaire grâce à un réengagement significatif de l'État, et ce déplacement a conforté notre conviction. Il y va de la crédibilité de la France.
Nous avons déposé un amendement proposant une augmentation de 1 million d'euros de la masse salariale de l'IPEV. En 2019, la France consacrait aux missions de cet institut un budget d'environ 18 millions d'euros alors que l'Italie mobilisait 20 millions, la Corée du Sud 45 millions et l'Allemagne plus de 50 millions. Les écarts sont encore plus flagrants si l'on regarde le nombre de personnels permanents gérant les missions logistiques. En 2019, l'IPEV avait 38 permanents pour un budget de 18 millions d'euros, alors que l'Australie disposait de 75 permanents pour un budget de 45 millions.
Certaines mesures vont dans le bon sens, mais je voudrais, par mon intervention, appeler votre attention : il faut que la recherche fondamentale, notamment concernant les pôles, puisse trouver une nouvelle dimension.