Intervention de Zivka Park

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaZivka Park :

Merci de m'accueillir au sein de votre commission.

Depuis le début du quinquennat, la lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement est l'une des priorités du Gouvernement, de la majorité et de nombreux collègues ici présents. L'éducation nationale s'est emparée du sujet pour combattre ce phénomène d'ampleur, notamment par la généralisation du programme PHARE. De nombreuses mesures ont déjà été prises afin de faciliter le signalement des cas et en améliorer la détection, de sensibiliser les membres de la communauté éducative au harcèlement scolaire et de mieux prendre en charge les victimes.

Certains pourront nous dire que tout a déjà été fait en la matière. Oui, beaucoup d'établissements ont progressé dans la lutte contre le harcèlement. Oui, aujourd'hui mieux qu'hier, le corps enseignant et toute la communauté éducative peuvent réagir à ce danger qui nous guette. Cependant, désormais, par l'utilisation permanente des nouvelles technologies de communication, le téléphone ou les réseaux sociaux, le harcèlement entre élèves se poursuit en dehors de l'école, rendant plus complexe l'appréhension du phénomène. Je salue à cette occasion les travaux menés par notre collègue Laetitia Avia sur le cyberharcèlement.

Les récentes tragédies qui ont endeuillé de nombreuses familles, le suicide de Dinah, 14 ans, dans le Haut-Rhin, l'assassinat d'Alisha, 14 ans, dans le Val-d'Oise, le suicide de Thybault, 12 ans, dans l'Essonne, et de nombreux visages d'enfants nous imposent de continuer ce combat. Nous devons agir pour les enfants qui n'ont pas les moyens de surmonter les violences quotidiennes dont ils sont victimes, qui sont aussi victimes, trop souvent, d'un phénomène de meute, et agir pour des parents qui culpabilisent de ne pas voir leurs enfants souffrir en silence alors que la société dans son ensemble doit se remettre en question. Car tout ce que nous ne gérons pas à l'école et dans la vie de nos enfants, la société le paiera plus tard et bien plus cher. Nous, parents, avons un rôle essentiel à jouer.

Le harcèlement scolaire a une incidence profonde sur la santé mentale et physique des enfants et des jeunes victimes qui ne voient pas d'issue à la pression, à la peur, à la honte et à l'humiliation qu'ils ressentent. Il entraîne le décrochage scolaire, des phobies sociales, des troubles du sommeil et de l'alimentation, des troubles anxieux généralisés ou encore des dépressions.

Plus que des normes, plus que des circulaires, ce texte invite à une prise de conscience collective pour lutter contre ce fléau. Il permet aussi, et j'en remercie le rapporteur, d'avoir un nouveau débat sur ce sujet et de faire des propositions.

L'école, lieu d'apprentissage et de socialisation, ne doit pas se transformer en lieu de souffrance. Nos enfants doivent pouvoir aller à l'école sans avoir la peur au ventre. Une fois rentrés à la maison, ils doivent se sentir en sécurité chez eux sans être traqués et piégés jusque dans leur propre chambre.

Dans la continuité du combat mené depuis 2017, la proposition de loi vise un double objectif. D'une part, son volet préventif tend à étendre le droit à une scolarité sans harcèlement et à améliorer la prévention, la détection des cas et la prise en charge des victimes. À ce sujet, il faut saluer le travail formidable réalisé par les associations en matière de sensibilisation et de prise en charge des victimes, car une société civile forte, c'est une société qui trouve des solutions en son sein. D'autre part, elle vise la consécration d'un volet pénal destiné à améliorer le traitement judiciaire des faits de harcèlement scolaire, notamment par la création d'un délit autonome punissant le harcèlement scolaire. Oui, tout le monde doit comprendre que le harcèlement est puni par la loi. Oui, il faut poser cet interdit. Car, oui, le harcèlement scolaire tue.

À titre personnel, je considère que le débat doit être l'occasion de discuter des mesures à prendre s'agissant des conditions d'accès aux réseaux sociaux de nos enfants, voire d'interdire cet accès dans certains cas bien spécifiques.

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