Intervention de Grégory Labille

Réunion du mercredi 2 février 2022 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégory Labille :

Lors de l'examen de cette proposition de loi l'année dernière, tout en regrettant, sur de nombreux bancs, un manque d'ambition, nous étions parvenus à construire un texte équilibré, que nous avions voulu concis. Je dois reconnaître que nos collègues sénateurs l'ont considérablement enrichi, avec des mesures plus ou moins utiles. Je pense néanmoins qu'il aurait pu faire l'objet d'un compromis lors de la CMP, car il apporte de premières réponses intéressantes et attendues par les acteurs du monde sportif.

La situation a évolué depuis la première lecture. Après des difficultés à la rentrée 2020, le pass'sport a permis à certaines familles de réinscrire leurs enfants dans différentes pratiques sportives. Toutefois, on ne saurait ignorer que l'entrée en vigueur du pass'sport a connu quelques problèmes en raison du manque d'expérimentation préalable. Nous pourrions en outre envisager un soutien à d'autres publics, notamment aux étudiants qui n'ont pas accès à des équipements sportifs sur leur campus, comme l'avait proposé ma collègue Béatrice Descamps lors de l'examen du premier budget de la législature.

De même, tandis que le principe de l'article 2 est de compenser le manque d'infrastructures sportives en ouvrant les terrains des établissements scolaires, l'annonce d'un investissement de 200 millions d'euros pour la construction d'équipements sur la période 2022-2024 rebat les cartes. Mon groupe demandait un tel investissement depuis longtemps, chaque année lors de l'examen du projet de loi de finances. C'est la preuve que, quand on veut, on peut. Il serait d'ailleurs intéressant pour notre commission de suivre l'évolution de ce plan d'investissement et l'avancée des constructions. J'espère que nous pourrons effectuer ce suivi d'ici à la fin de cette législature ou au cours de la prochaine.

J'aurais souhaité que la question du sport en milieu scolaire soit traitée de manière plus approfondie encore. D'après une étude de l'Organisation mondiale de la santé, près de 80 % de nos adolescents ne font pas assez de sport au quotidien. Cela nous montre bien que la question du sport dès le plus jeune âge, notamment à l'école, est centrale, alors que l'on aborde ici des points plus secondaires.

Je me réjouis néanmoins qu'il soit prévu d'accorder une plus grande attention aux jeunes inscrits dans un parcours sportif de haut niveau. L'école doit tout mettre en œuvre pour accompagner le développement de leur carrière sans compromettre leurs études. Leur réussite, la poursuite de leur carrière et, partant, le rayonnement du sport français dépendent notamment de leur accompagnement dès le plus jeune âge dans nos établissements scolaires.

Avec cette proposition de loi, nous commençons en outre à mettre réellement en avant les bienfaits du sport pour la santé et pour l'intégration sociale. À l'avenir, il faudra plus encore que les pouvoirs publics perçoivent le sport non plus comme un simple loisir, mais comme un véritable outil de politique publique.

Enfin, la gouvernance des fédérations connaîtra des avancées salutaires vers davantage de parité, même si le Sénat a modifié un certain nombre de critères, sur lesquels nous resterons vigilants.

Par ailleurs, le Sénat a voulu revenir sur l'exclusivité de retransmission de grands événements sportifs détenue par certains groupes, accaparement qui prive les Français de moments forts et rassembleurs. C'est un aspect sur lequel nous devons continuer à travailler.

Le groupe UDI et indépendants aborde favorablement les débats, en espérant que certaines avancées sénatoriales seront conservées.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.