Chaque année, près de 30 % des scientifiques recrutés au CNRS sont de nationalité étrangère. Notre pays reste donc un très grand pays scientifique, qui attire des chercheurs et des chercheuses du monde entier. Cette attractivité est précieuse mais la concurrence est de plus en plus rude du fait de l'augmentation du nombre d'acteurs : après la Chine et l'Inde, Taïwan, Hong-Kong et Singapour sont devenus des concurrents très sérieux, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle.
Comme nos concurrents internationaux, nous devons être capables d'offrir aux meilleurs un environnement scientifique et personnel satisfaisant, des packages d'accueil alléchants et des salaires décents. Ainsi, les jeunes scientifiques de nombreuses grandes universités anglo-saxonnes reçoivent, dès leur arrivée, un package dont la somme peut atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros sur trois ou quatre ans, afin de leur permettre de monter une équipe et de soumettre très rapidement des projets.
Au CNRS, vous proposiez en 2020, en moyenne, 10 000 euros. La misère du jeune chercheur, au sein d'un organisme de recherche ou d'une université, représente l'une des plus grandes faiblesses du système actuel. Selon vous, les dispositions de la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 suffiront-elles à renforcer l'attractivité des métiers de la recherche dans notre pays ?
D'autre part, les chaires de professeur junior, nouvelles voies de recrutement instaurées par la LPR, ont-elles modifié les modes de recrutement et attiré de nouveaux chercheurs ? Que proposez-vous pour renforcer l'attractivité ?
Enfin, pensez-vous possible de mener en France une politique de chasse des meilleurs profils comme dans certains pays, où le démarchage et la loi du plus offrant sont de mise ?