Intervention de Marc Livet

Réunion du jeudi 8 avril 2021 à 9h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Marc Livet, hydrogéologue :

Les mots « plutôt liée » laissent entendre que la baisse de l'aquifère pourrait avoir un lien avec l'activité de la SEV ou du SMUERR. Or, c'est totalement faux. Le SMUERR et la SEV sont situés en aval du bassin. Quel que soit le niveau de l'exploitation, l'évolution piézométrique du bassin n'est nullement liée à leur activité. La SEV et le SMUERR sont situés légèrement à l'amont des avalants et sont en mesure de prendre ce qui arrive du haut du bassin, mais le rayon d'action de leurs ouvrages ne peut en aucun cas excéder quelques centaines de mètres et affecter le bassin. Le problème résulte exclusivement du bilan hydrologique.

Au-delà des années 2017, 2019 et 2020, il faut observer l'évolution de ce bilan au cours des vingt dernières années. À partir de 2010, s'amorce une baisse significative. Une recharge sera certes possible pendant des périodes de quelques années, mais on est passé, au cours des dix dernières années, du niveau historique de 500 litres à un palier moyen de 400 litres. À Volvic, la pluviométrie, qui atteignait 755 millimètres par an au cours des trente dernières années, est passée à 704 millimètres. Cette perte relative de la ressource pèse assez lourdement sur le bilan hydrologique. Le problème est de savoir si ces 50 millimètres ont été perdus en période estivale ou hivernale, en période d'étiage, où la végétation est prioritaire, ou pendant l'hiver, lorsque l'infiltration efficace est absolue. Selon les cas, la perte de la ressource en eau peut être estimée entre 30 et 60 litres par seconde. Pour affiner l'approche, il faudrait mener des études, mais personne n'en fait.

Avant la baisse des précipitations, il faudrait peut-être évoquer l'augmentation des températures, qui a été extrêmement significative au cours des trente dernières années. Une hausse de 1,5 degré – qui correspond à l'évolution constatée depuis trente à quarante ans – a une incidence sur l'évapotranspiration potentielle et, indirectement, sur l'évapotranspiration réelle. Elle entraîne une perte de 50 litres par seconde.

La hausse des températures, associée à la baisse de la pluviométrie, permet de comprendre la perte de 100 litres par seconde qui est constatée.

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