Dans l'hypothèse où la température s'élèverait encore de 1 degré en 2030, on perdrait 30 litres par seconde supplémentaires. Météo France nous annonce, dans ses modélisations, qu'il y aura peut-être un peu plus de pluie en hiver. Toutefois, l'augmentation de la température paraît plus certaine que l'accroissement de la pluviométrie en période hivernale. La perte additionnelle de 30 litres par seconde ne serait pas acceptable, ce qui impose que l'on définisse aujourd'hui une stratégie.
On peut jouer sur les facteurs extra-climatiques. Dans la chaîne de production industrielle de Volvic, 33 % de l'eau est perdue en raison des procédés employés, comme, par exemple, le lavage des bouteilles. La SEV nous dit qu'elle est capable de réduire cette perte. Comme je le lui ai dit très clairement, ces eaux doivent faire l'objet d'un traitement d'une rigueur exceptionnelle et être réinjectées dans la coulée pour participer à la reconstitution des débits avalants. Des évolutions devront peut-être être envisagées concernant le nombre de bouteilles mises sur le marché, mais cela relève de l'administration – vous en parlerez avec M. le préfet.
Par ailleurs, je considère que, s'agissant de la consommation de l'eau potable, nous faisons preuve d'une irresponsabilité collective. Le pays riomois est parsemé de piscines ; on lave ses voitures ; on arrose les gazons. Dans le même temps, on s'en tient à un niveau historique d'usage de l'eau de 130 litres par jour et par personne. Pour ce qui me concerne, voilà maintenant dix ans que je fais attention, sans contrainte majeure, à mon usage de la ressource en eau potable : je consomme 70 litres par jour – très loin, donc, de la limite de 130 litres. Je trouve scandaleux que l'on continue à appliquer des normes anciennes, compte tenu de la négligence quotidienne de l'ensemble de la population en matière de consommation d'eau potable.