Je partage entièrement votre avis, qui ne contredit pas mes propos antérieurs. Depuis une dizaine d'années, seules des rustines sont posées, c'est-à-dire que seuls des tronçons de canalisations sont remplacés et quelques fuites, réparées.
Certains ont investi dans des surpresseurs, ce qui relève d'une aberration technique, d'autres, dans des citernes à l'impact négatif sur la distribution d'eau. Des solutions ponctuelles, pour ne pas dire égoïstes, ont ainsi été mises en place. Ceux qui ont installé des surpresseurs dans certains quartiers obéissaient peut-être à des motivations politiques, mais en faisant fi des autres usagers, dès lors privés de l'eau qui leur revenait. Les investissements correspondants n'ont pas donné de résultats, parce que le problème de l'eau en Guadeloupe, structurel, porte sur la gouvernance de l'eau et la connaissance du réseau, de fait absente.
Les réquisitions visaient à identifier les points de jonction et de fragilité des réseaux, que les opérateurs n'étaient pas en mesure d'indiquer. La région poursuit à présent ce travail, indispensable, dans le cadre du SMO.
Un investissement a porté sur le remplacement de canalisations, non loin de la préfecture. Pas le moindre volume d'eau n'y passe, parce qu'elles n'ont pas été raccordées au reste du réseau, faute d'une bonne connaissance de celui-ci.
Je me refuse à financer des travaux tant que nous ne disposerons pas d'une connaissance fine du réseau, sous peine qu'ils ne servent à rien. Une fois un plan d'investissement d'ensemble établi, il restera à le piloter, tronçon par tronçon, mais il faut savoir quand telle ou telle partie du réseau a été remplacée pour la dernière fois avant de procéder à des changements.