Intervention de Germain Paran

Réunion du mardi 15 juin 2021 à 14h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Germain Paran, président du Comité de défense des usagers de l'eau (CDUE) :

Je sais que vous êtes un proche du Gouvernement et pourquoi pas, demain, un chef en Guadeloupe, même si politiquement, la décision revient à la population.

En premier lieu, je demande le respect de la loi sur l'eau. En outre, je souhaite une politique ambitieuse et volontaire sur l'eau et l'assainissement. Je demande l'arrêt de la souffrance des usagers, en donnant de l'eau potable à tous, une nouvelle canalisation, une régie guadeloupéenne, une usine de production et de distribution, un prix raisonnable, après débats. Nous sommes dans un petit pays vieillissant et nous devons prévoir l'avenir de cette population. Je souhaite une mise en conformité ou le remplacement de tous les compteurs défaillants. De même, nous sommes dans un pays qui connaît des tremblements de terre, des cyclones, c'est pourquoi il faut deux unités d'eau en cas de cataclysme naturel.

Enfin, il faut l'annulation totale de toutes les factures antérieures, exorbitantes et prescrites, ainsi que l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires. Tant que nous ne l'obtiendrons pas, l'usager n'aura pas confiance en l'opérateur.

Je rappelle que seul un juge peut condamner un usager à payer, à condition qu'une enquête prouve que ce dernier avait de l'eau et refusait de la payer. Or, en Guadeloupe, la pratique n'est pas celle-ci. À la demande du maire, de Karuker'O, de la Générale des eaux ou de régies, le Trésor public saisit l'argent sur le compte des usagers. Je les attaque en justice, car cette pratique est interdite.

Par ailleurs, il faut repenser et redynamiser la structure de l'eau, qui n'est pas de bonne qualité. Aujourd'hui, la région, le département et tous les autres veulent créer un syndicat mixte ouvert (SMO) sans les usagers. Ces derniers doivent pourtant faire partie des délibérations. Ils paient et doivent donc décider. Ils doivent être associés aux techniciens de l'eau, les socioprofessionnels et les politiques, qui ont reçu le vote de la population.

Or, un ancien préfet, M. Richard Samuel doit devenir le directeur de ce SMO. Il touche 20 000 euros par mois à la région. Il ne peut pas être directeur de l'eau, il ne sait même pas ce qu'est un compteur. Il est préfet à la retraite, qu'il y trouve sa place comme tout un chacun.

Je souhaite que ce SMO compte un conseil d'administration. La vingtaine de directeurs, qui touchent entre 7 000 et 8 000 euros, n'y a pas sa place. Je demande que tous nos jeunes ingénieurs, qui travaillent aux États-Unis, au Canada ou en Europe, puissent le faire en Guadeloupe. Si tel n'est pas le cas, le SMO couleront à pic, comme le Titanic.

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