Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du vendredi 1er décembre 2017 à 9h30
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Motion de renvoi en commission

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Ce n'était donc pas la peine d'employer de tels mots. Je comprends l'inquiétude des Guyanais. Je la comprends si bien que j'ai une plus haute idée que vous de ce que pourrait être leur avenir, un avenir tourné vers l'économie du futur et non l'économie du passé. Je suis convaincu qu'il y a une autre voie. Je ne peux pas porter sur mes épaules le poids des turpitudes auxquelles vous faites légitimement référence, et dont je serais devenu soudainement le responsable !

Ne transposez pas sur moi vos propres turpitudes : jamais, en aucun cas, je n'ai opposé la Guyane à d'autres territoires ultramarins. Ce serait trop facile, ce serait insupportable. Mais cette haute idée que je me fais de la Guyane m'interdit de penser que ce territoire puisse se soustraire – comme le font d'autres territoires dans le monde – à ses obligations relatives aux enjeux environnementaux, qui sont universels.

Voilà, simplement, ce que je voulais vous dire. Sans doute certains n'ont-ils pas joué leur rôle, pas assumé leurs responsabilités, dans la concertation et dans la prospective ; il est en effet essentiel que la Guyane sorte du marasme économique et des crises à répétition, mais pour ce faire, elle doit se tourner vers l'économie de demain et non s'inféoder à l'économie d'hier.

Nous aurons l'occasion d'en reparler : mais si nous voulons sortir par le haut de cette situation, il ne faut pas s'adonner à de telles caricatures qui – très sincèrement – me blessent. Vous m'accusez, moi, d'avoir un « relent colonial » : pardon, mais vous vous trompez de cible !

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