Cela étant dit, le présent texte de loi ne peut pas emporter mon adhésion. Je ne souscris pas à votre démarche ; je ne crois pas que l'économie doive être malthusienne et que la prohibition du gaz et du pétrole s'inscrive dans l'histoire de notre pays. Je rappelle à notre assemblée qu'on aura besoin de pétrole après 2040 : pour faire des routes, il faudra autre chose que des belles paroles, il faudra du pétrole ; pour faire des pneus, il faudra du pétrole ; pour bien des usages, il faudra du pétrole ; et la voiture électrique ne répondra pas à tous les besoins. Je rappelle aussi que notre pays – je pense que Jean-Paul Mattei, député de la circonscription où est situé le Centre scientifique et technique Jean-Féger, aura également à coeur de le dire – est la deuxième puissance mondiale en matière de recherche pétrolière. Et je ne parle pas de la recherche dans le domaine sismique, mais des capacités investies pour inventer de nouveaux produits, de nouvelles procédures, de nouveaux protocoles d'intervention.
Ce magnifique territoire du Béarn et, plus largement, le département des Pyrénées-Atlantiques, autrefois constitué de terres agraires, se sont industrialisés et ont accordé une grande place à la recherche scientifique. Comme beaucoup de ceux qui ont connu cette évolution, je ne peux pas me résoudre à l'abandon de notre capacité d'extraction. On me répondra que ces capacités de recherche seront maintenues mais le président de Total l'a bien dit : son business, c'est le pétrole ; quand il n'y a plus de pétrole, il s'en va !