Nous nous posons tous cette question quotidiennement. Notre travail consiste précisément à différencier les personnes qui simulent et les patients qui ne souhaitent pas retourner en psychiatrie et se font passer pour sain d'esprit. Tous les jours, des personnes tentent de se faire passer pour folles. Quelqu'un qui vous jure avoir mal à la jambe parce qu'elle est cassée, il vous suffira de le faire marcher pour vérifier l'état de sa jambe. À l'inverse, nous ne pouvons pas entendre les voix qu'un patient dit entendre. Précisément, en cas de bouffée délirante aiguë ou de schizophrénie, il est impossible d'entendre des voix sans avoir une pensée désorganisée avec des propos incohérents, une discordance ou une diffluence. Ces éléments cliniques sont spécifiques à ces maladies. Quand bien même l'un d'entre nous aux urgences médico-judiciaires serait abusé, il est impossible que quatre autres médecins psychiatres sur le parcours décrit plus avant soient également bernés. Je travaille parfois à l'I3P, où j'ai réalisé mon internat.