C'est la première question que je pose. Je me présente, j'explique le cadre de mon intervention et je demande au patient pour quelle raison il se trouve en garde à vue. Cette question est importante car, jusqu'à il y a deux ou trois ans, nous ne disposions pas des procès-verbaux d'interpellation. Nous n'avions pas connaissance des motifs de la garde à vue. Nous devions appeler l'officier de police judiciaire, notamment lorsque nous ne constations pas de symptomatologie particulière. Le motif de garde à vue peut être un comportement particulièrement discordant et possiblement en lien avec une pathologie psychiatrique. Les trois quarts des patients nous rapportent les raisons de leur garde à vue. Le dernier quart est constitué de personnes qui répondent une fois qu'ils sont rassurés par le secret médical et le cadre de l'entretien. Nous avons une discussion avec 99 % des patients qui sont en état de répondre. Certains patients sont dans un tel état d'agitation que nous devons interrompre l'entretien pour notre sécurité et la leur.