Intervention de Julie Pétré

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 17h00
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Julie Pétré, magistrate :

Je vous prie de m'excuser. J'ai repris l'enquête le lundi suivant, donc plusieurs jours après les faits. Je demande à la commission de bien vouloir excuser mes éventuelles imprécisions sur les faits, dans la mesure où, je n'ai eu à connaître l'enquête minutieusement que du lundi 10 avril au vendredi 14 avril où je vais requérir l'ouverture d'informations judiciaires. Ces faits remontent à 2017 et je n'en ai plus eu à connaître après cette ouverture d'information. Malheureusement, je ne suis pas certaine de pouvoir répondre à toutes les questions sur les faits précis du dossier.

Lorsque je reprends le suivi des investigations, la garde à vue de Kobili Traoré a déjà été levée. Il a été transféré à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de Paris (I3P) puis hospitalisé d'office. Concernant les autres actes d'enquête, je n'ai pas de souvenirs précis quant à savoir qui, de mes collègues ou de moi, les a ordonnés et dans quel ordre. Nous avons fait réaliser des actes d'enquête classiques, pendant le temps de la flagrance, dans ce type de dossier, à savoir : les constatations sur la scène de crime, chez les victimes et chez le mis en cause avec une perquisition ; l'autopsie de la victime, les expertises médicales de la victime et du mis en cause, de même pour les analyses toxicologiques ; l'audition des témoins les plus directs et les plus proches dans le temps de la flagrance, puis élargie plus tard ; enfin, la recherche de tous les antécédents du mis en cause. Ces investigations sont classiques et réalisées dans les premiers jours d'une enquête criminelle.

En revanche, singulièrement, aucune audition de Kobili Traoré n'a pu être réalisée pendant ce délai d'enquête en flagrance, en raison de sa levée de garde à vue et de son hospitalisation d'office.

Au bout de dix jours de flagrance, nous avons attendu que Kobili Traoré sorte de l'I3P d'abord, puis de l'hospitalisation. Notre but est de proposer au juge d'instruction un dossier qui est déjà suffisamment solide et, pour ce faire, il est indéniable que les auditions du mis en cause sont très importantes.

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