La question de la préméditation nous obsède. J'ai l'intime conviction qu'elle est fondée. De nombreux éléments peuvent être cités : une serviette des Traoré a été retrouvée sur place ; l'assassin a amené, la veille, pour la première fois, ses deux nièces dans l'appartement des Traoré ; il a dormi chez les Diarra au seul endroit qui lui permettait d'aller chez Mme Halimi ; il est rentré par la partie du balcon la plus difficile ; il a forcé la porte-fenêtre car il est impossible que cette personne âgée dorme la fenêtre ouverte dans une configuration qui équivaudrait à une porte ouverte ; ses propos « ce soir, ce sera terminé » sont dans le dossier ; enfin, il est allé trois fois à la mosquée. Un magistrat de talent reconnaîtrait la préméditation. Or, elle n'est pas retenue.