Intervention de François Pupponi

Réunion du lundi 29 novembre 2021 à 15h30
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Il apparaît que les deux évènements étaient bien distincts. De votre côté, vous avez été appelés pour une séquestration. Concomitamment, des témoins d'un autre immeuble voisin ont appelé la police pour des faits de violence à l'encontre d'une femme, des faits tellement graves que les policiers ont appelé la procureure, les lui ont relatés et qu'elle décide de se rendre sur place. Cependant, sur le moment, il n'était pas aisé de comprendre que les deux affaires étaient liées. Il n'en reste pas moins surprenant que les policiers qui intervenaient déjà à proximité n'aient pas été prévenus.

Je cite l'audition de votre collègue policière : « Nous avons rejoint nos collègues au troisième étage. Sur le palier, nos collègues sont déjà présents. À mon arrivée, j'ai perçu du bruit, comme des cris, du remue-ménage, que je ne peux identifier sur le moment, mais ce vacarme provenait d'assez loin. Une chose est sûre, c'est que ça ne venait pas de derrière la porte. J'ai dit aux collègues que je redescendais pour tenter de voir d'où provenaient les bruits et, en même temps, pour récupérer les équipements lourds. Je suis redescendue et je me suis rendue côté rue et j'ai demandé aux collègues en tenue s'ils avaient entendu des bruits. Ils m'ont répondu que oui » – les seuls bruits, à ce moment-là sont les cris de Mme Halimi – « mais que pour eux, cela provenait de la rue qui est parallèle à la rue de Vaucouleurs. Pour moi, cela était impossible que cela provienne de la rue parallèle puisque, moi, je les avais entendus de l'intérieur de l'immeuble et eux de l'extérieur. Cela ne pouvait venir que de cet immeuble. Je suis rentrée dans le hall du 26 et j'ai vu qu'une porte menait à l'extérieur. J'y suis allée et j'ai constaté qu'il s'agissait d'une cour-jardin intérieure » – la cour où Mme Halimi a été jetée – « Je me suis rendu compte que les cris et les bruits que j'avais perçus auparavant provenaient de ce côté de l'immeuble. » – les seuls cris étaient ceux de Mme Halimi et des témoins – « Là, j'entendais distinctement de gros bruits, comme si les meubles se cassaient, et des cris en arabe. Pour répondre à votre question, je n'ai pas entendu de cris de femme. » – Elle ne les a pas entendus, mais Mme Halimi, à ce moment-là criait – « J'ai voulu voir de quel appartement cela provenait. Le problème est que, d'où j'étais, je me trouvais protégée par le soubassement. Si je me mettais dans le jardin pour voir la façade de l'immeuble, je me retrouvais à découvert. J'ai quand même tenté de voir d'où cela provenait, mais je me mettais trop à découvert ». On peut comprendre que la policière ait eu peur et n'ait pas voulu prendre le risque d'être à découvert. Ensuite, elle affirme avoir fait des allers et retours. Cette déposition confirme que les policiers qui se trouvaient sur place ont entendu des bruits qu'ils n'ont malheureusement pas pu analyser. Nous ne leur en faisons pas le reproche.

Nous rencontrons des difficultés à comprendre que les policiers n'aient rien entendu alors que de nombreux voisins ont entendu les hurlements de Mme Halimi. En réalité, les policiers ont entendu, mais ne sont pas parvenus à identifier ce qu'ils entendaient. Personne ne peut leur en faire grief, mais l'audition de cette policière est très claire. Vous souvenez-vous que votre collègue vous ait indiqué qu'elle avait entendu des bruits et qu'elle allait voir ?

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