Monsieur Serville, je saisis la balle au bond – pardonnez-moi l'expression – pour prolonger nos discussions et essayer d'additionner nos volontés comme nos intelligences pour contribuer à faire émerger ensemble une filière d'avenir en Guyane.
Vous avez évoqué les impacts sanitaires monstrueux dus à l'utilisation des énergies fossiles, à laquelle nombre d'hommes, de femmes et d'enfants sont condamnés, faute d'alternative. À cet égard, l'enjeu climatique, qui représente une contrainte lourde, peut avoir un effet positif et se transformer en opportunité. Il nous oblige en effet à accélérer la transition énergétique, notamment à nous libérer des énergies fossiles, pour les raisons que vous avez indiquées, et à hâter de manière spectaculaire – chacun va s'y efforcer – le développement des énergies renouvelables.
Les hommes et les femmes auxquels vous vous référez, dont la situation sanitaire est épouvantable, n'ont pas besoin d'une énergie lourde et complexe, qui les placerait en situation de dépendance. Il leur faut un modèle qui puisse se développer très rapidement. Or les énergies renouvelables ont cette vertu : parce qu'elles ne nécessitent pas l'existence d'un grand réseau connecté, elles peuvent répondre territorialement, dans des maillages excessivement fins, aux besoins élémentaires d'énergie des populations. Le meilleur service qu'on puisse rendre à celles-ci est de leur donner leur autonomie énergétique : le vent, le soleil, la biomasse ou la géothermie peuvent justement leur permettre de se libérer dans tous les sens du terme. C'est un des effets positifs de la transition climatique : elle nous oblige à nous affranchir et dispensera certaines populations de passer par la case si nocive des énergies fossiles.
J'ai une conviction absolue : si les pays du Nord développent massivement ces filières, s'ils accompagnent et amplifient le mouvement naturel de déclin économique du mode de production actuel, ils permettront à toutes ces populations d'accéder aux énergies renouvelables, qui mettront rapidement fin aux situations que vous déplorez.
Pour en revenir à votre amendement no 31 , au cours du débat, monsieur le député, vous avez été très constant dans vos demandes, que j'ai bien entendues et dont je prends acte. Moi non plus, je ne vais pas changer d'avis. J'émets par conséquent un avis défavorable.