Je n'ai pas eu d'expérience dans laquelle cette question a été posée. En revanche, si une information est rendue publique, nous demandons une vérification car nous savons que nous serons interrogés, notamment lors des questions d'actualité au Gouvernement. Dans le cadre du contrôle parlementaire, les parlementaires nous interrogent régulièrement, y compris sur des affaires pendantes. Je vous invite à regarder les questions d'actualité de certains groupes politiques sur les six derniers mois. Certaines affaires en cours y reviennent régulièrement. Nous donnons en ce cas des éléments factuels et connus, utiles parfois pour corriger certains fantasmes. Une fausse information donnée une fois dans la presse peut en effet être commentée pendant 24 à 48 heures, voire sur une durée plus longue. J'ai en tête plusieurs affaires très médiatiques dans lesquelles une énormité publiée une fois est devenue une vérité répétée cent fois. Il est donc nécessaire d'être très factuel.
En revanche, dès qu'il s'agit d'affaires sensibles, notre réflexe est de renvoyer systématiquement au parquet pour qu'il s'exprime. Le rapport au temps n'est alors pas le même. Le parquet prend le temps de la certitude de l'information – vous avez rencontré suffisamment de professionnels du monde de la justice pour le savoir.
Globalement, lorsqu'une affaire sensible est mise en avant par la presse, je n'ai pas besoin d'émettre de demande. Il incombe aux chefs de service, aux directeurs, de recueillir les informations et de voir quels dispositifs il convient de mobiliser. En cas de fuite, si l'on considère qu'elle vient de la maison, il leur revient de décider d'engager ou non des poursuites.