Force est de constater que parallèlement à l'instauration par l'Union européenne d'un fonds fiduciaire d'urgence (FFU), le Nigeria n'a pas joué le jeu de la négociation multilatérale. Il n'a pas cherché à bénéficier de ces financements en acceptant par exemple un accord de réadmission. Contrairement à ses voisins, il ne s'est pas engagé comme partenaire de l'action multilatérale sur les migrations. Nous en mesurons les conséquences.
J'identifie un unique programme, assez ancien, financé par l'Union européenne et portant sur le retour des migrants et réfugiés nigérians. Que savez-vous de ses éventuels résultats ?
Je ne relève en revanche aucun programme financé au bénéfice de l'agence publique française Expertise France ou de la société de service et de conseil du ministère de l'intérieur Civipol. Nous confirmez-vous l'absence de tels programmes ? Dans l'affirmative, au-delà des contacts diplomatiques classiques, quels procédés opérationnels de coopération judiciaire et policière bilatérale déployez-vous avec le Nigeria afin de lutter contre la traite que nous évoquons ?
Rien n'empêche de penser qu'au Nigeria un véritable système local, ancré dans la tradition, sous-tend ce phénomène. Nous en retrouvons la manifestation dans certaines autres régions d'Afrique, en Guinée ou au Niger, notamment dans la ville de Zinder. À votre avis, dans la région d'Edo, les communautés s'organisent-elles afin d'envoyer les femmes en Europe, de prendre en charge leurs familles et de récupérer leurs revenus ? S'agit-il au contraire exclusivement de contrainte ?
Au sujet de l'Albanie, le changement récent du dispositif de négociation, avec l'inclusion d'un principe de réversibilité lié à l'effectivité des réalisations concrètes, emporte-t-il dès à présent des conséquences dans le champ migratoire ?