En ma qualité d'attaché de sécurité intérieure, je m'occupe directement de coopération judiciaire. J'entretiens des relations régulières avec les autorités judiciaires nigérianes en charge à Abujan des questions dont nous traitons. Cependant, une dizaine de commissions rogatoires internationales restent en souffrance. En 2020, une seule a été suivie d'effet. Elle l'a été, non de la part de la NAPTIP, mais auprès d'une agence régionale attachée à l'état d'Edo.
Les magistrats nigérians se confrontent à un manque criant de moyens. Peut-être d'autres facteurs interviennent-ils également, telles l'absence de motivation à modifier un état de fait ou la corruption sans, toutefois, qu'il soit permis de l'affirmer. En tout état de cause, nous ne progressons pas sur le terrain de la coopération judiciaire.
Quant à l'existence d'un véritable système local d'organisation de la prostitution, nous ne saurions sérieusement la contester. Les jeunes femmes ne font nullement l'objet d'enlèvements, mais s'adressent elles-mêmes aux mamas. À l'imitation de celles qui les ont précédées, et dont elles suivent l'exemple, elles nourrissent l'espoir d'apporter à leurs familles l'argent qui leur permettra de mieux vivre.