Sonia Krimi et moi-même avons visité hier un squat à Aubervilliers. Un problème administratif de domiciliation empêche la scolarisation des enfants qui y résident. Deux tiers des occupants ne savent par ailleurs ni lire ni écrire, bien qu'ils vivent depuis cinq à dix ans en France. Une sorte de petite école où interviennent des enseignants du voisinage y a malgré tout vu le jour.
L'insécurité langagière se double d'une insécurité quant à l'usage des outils numériques. De nombreux résidents du squat m'ont confié ne pas oser demander l'asile en raison d'un dysfonctionnement des services de préfecture permettant en théorie le dépôt de demandes dématérialisées. Vos travaux abordent-ils cette double peine que subissent les migrants ne maîtrisant pas plus le français que les outils numériques ou les codes administratifs propres à notre pays ?