À l'instar de nombre de mes collègues, je connais le travail de l'UNICEF et de Human Rights Watch, et vous en remercie. Vos organisations fournissent en général des informations très précises, qui nous permettent d'avancer lors de nos contacts avec nos interlocuteurs. Pour ma part, je travaille beaucoup avec les pays arabes, notamment en ma qualité de présidente du groupe d'amitié France-Égypte.
La commission d'enquête va demander qu'on lui communique le rapport inter-inspections que vous avez évoqué, monsieur Bailleul. On ne peut nous le refuser.
Par ailleurs, plusieurs députés de la majorité, dont je fais partie, ont sollicité une évaluation de la loi « immigration, asile et intégration » de 2018. Nous avons demandé qu'un débat à ce sujet soit rapidement inscrit à l'ordre du jour, conformément à ce qui avait été promis en 2018.
Pouvez-vous revenir de manière plus détaillée, monsieur Bailleul, sur les difficultés que vous avez évoquées concernant le recours des personnes dont la minorité n'est pas reconnue ?
Nous souscrivons à tout ce que vous avez dit à propos de la Libye. Le passage des migrants par d'autres pays – Biélorussie, Maroc, Turquie – est loin d'être simple, mais nous avons pris conscience des difficultés particulières en Libye : absence d'État ; rançonnement et viol des migrants, hommes comme femmes, jeunes ou moins jeunes, notamment aux checkpoints.
Dans le cadre de notre travail, nous avons demandé à des universitaires ce qu'il convenait de faire pour améliorer l'image de l'immigration, et pour que les Françaises et les Français cessent de se diviser en deux camps : « on accueille tout le monde » ou « on n'accueille personne » car il faut trouver des solutions médianes, pour accorder un accueil digne aux migrants.
L'un d'entre eux nous a répondu : expliquez aux Français tout ce que ces jeunes vivent avant d'arriver en France ; expliquez-leur pourquoi ils arrivent ici et décrivez leur parcours – comme vous venez de le faire brillamment. D'autre part, cessez de montrer uniquement les migrants qui réussissent, d'autant qu'ils ne sont pas des héros, mais des personnes comme les autres. C'est contre-productif : la surmédiatisation de ceux qui ont réussi porte préjudice aux autres migrants qui vivent dans notre pays.
Enfin, pourriez-vous faire un point sur les jeunes femmes mineures ?