Je réponds tout d'abord à une précédente question du président. Il y a effectivement une corrélation entre la situation politique dans les pays d'origine et la décision de partir. La mention de l'instabilité politique, d'une situation de conflit ou d'une grave crise sociale revient très régulièrement dans les récits des enfants que nous avons interrogés, tout particulièrement de ceux qui viennent d'Afghanistan, de Syrie et du Mali. Les enfants en provenance d'Érythrée et d'Éthiopie font également état d'abus ou de menaces de répression très fortes qui ont motivé leur départ.
Par ailleurs, nous avons relevé lors des entretiens que la procédure de réexamen par le juge des enfants était excessivement longue, ce qui a des conséquences très dommageables pour la prise en charge des enfants : pendant cette période de très grand flou, ils sont souvent livrés à eux-mêmes ou dépendent de la générosité de citoyens qui les accueillent. De plus, il arrive que le juge rende sa décision une fois qu'ils ont atteint leur majorité, ce qui est très préjudiciable à leur parcours de migration ou de demande d'asile en France.