Je vous remercie de votre invitation à nous exprimer sur un sujet qui aura occupé l'espace médiatique et politique plusieurs mois du fait du mouvement des gilets jaunes. Une commission d'enquête sur le maintien de l'ordre républicain avait déjà rendu un rapport en 2015. Nous avions à l'époque humblement remis aux commissaires un ensemble de propositions que je tiens à votre disposition, car il n'est pas sans lien avec le nouveau schéma national de maintien de l'ordre.
Nous étions en effet tous d'accord pour dire que le fait de se focaliser exclusivement sur le déroulé d'une journée de maintien de l'ordre était une erreur, et qu'il fallait également travailler sur l'avant et l'après. Il s'agissait pour nous de prendre position quant au rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) rendu à la suite de l'affaire de Sivens et dont il était question dans ces précédents travaux.
Nos propositions sont malheureusement restées lettre morte, alors que, pour la première fois de son histoire, l'outil de maintien de l'ordre républicain n'était pas à la hauteur des risques encourus. En dépit du retour des ultras au cours des manifestations de 2016 contre la « loi travail », aucun ajustement n'a été fait. Pire : les effectifs de CRS n'ont pas été revus à la hausse. Or, la première arme du maintien de l'ordre reste la dissuasion : si vous êtes moins nombreux sur le terrain, vous êtes moins dissuasifs pour ceux qui ont de mauvaises intentions.
S'agissant du schéma national de maintien de l'ordre, nous regrettons de n'avoir pas été associés aux travaux visant à son élaboration.