Intervention de Johann Cavallero

Réunion du mercredi 16 septembre 2020 à 15h30
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Johann Cavallero, délégué national CRS d'Alliance Police nationale :

S'agissant des saccages, il conviendrait de repositionner les forces. Les forces mobiles, qui sont vraiment aguerries, rompues au maintien de l'ordre, doivent être placées en première ligne pour libérer les effectifs de la brigade anti-criminalité (BAC) ou des brigades de répression de l'action violente motocyclistes (BRAV-M). Certaines compagnies de CRS sont dotées de sections des moyens spécialisés (SMS), équipées de barre-ponts, de canons à eau et de motopompes insuffisamment utilisés. On peut en effet tenir une rue ou un bâtiment administratif grâce à un barre-pont, qui peut se déplier sur dix-huit mètres, et ainsi garder des effectifs opérationnels. L'erreur faite aujourd'hui est de mettre en première ligne des équipes qui ne sont pas des forces mobiles et en deuxième ligne des CRS ou des gendarmes mobiles. Lors des événements du 1er décembre 2018, plus de vingt unités de CRS ont gardé des bâtiments, alors qu'il y avait le feu partout. Il faut donc revoir ce positionnement.

Nous avons bien reçu ce matin la dernière version du schéma national. Nous avons repéré deux modifications de taille. Alors qu'il était question de recruter 275 CRS d'ici à 2022, la période retenue est désormais 2017-2022, ce qui n'est pas tout à fait pareil. Concernant les moyens engagés pour les engins lanceurs d'eau et les véhicules blindés, le budget devait être fixé à l'horizon de 2022, et la date a maintenant disparu.

Quant à la technique de l'encadrement, il faut pouvoir continuer à l'utiliser, tout en gardant bien évidemment une porte de sortie. Ce dispositif permet d'isoler et de canaliser les fauteurs de troubles, et d'évacuer les autres personnes prises à l'intérieur de la nasse. S'il a souvent été décrié, les forces mobiles le maîtrisent néanmoins. Il est beaucoup utilisé lors des matchs qui comportent des risques d'affrontement entre supporters. C'est un outil vraiment indispensable au maintien de l'ordre. Les CRS suivent vingt-cinq jours de formation par an pour maîtriser cette technique. J'en reviens donc au début de mon intervention : ce sont ces agents qui doivent être mis en première ligne, parce qu'ils sont là pour ça, et non pas pour être relégués au second plan. Ils doivent vraiment être utilisés pour le maintien de l'ordre, car c'est leur spécialité.

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