Les retours d'expérience sont quasiment inexistants, ce n'est pas dans la culture de la police. Seuls quelques chefs les pratiquent parce qu'ils y ont été formés ou parce qu'ils pensent pouvoir ainsi apporter quelque chose à leur unité. Même si la situation s'améliore, c'est encore peu répandu.
Pour préciser vos propos, monsieur le président, il me semble utile de distinguer les opérations de maintien de l'ordre des opérations de violence urbaine. On a beaucoup parlé des lanceurs de balles de défense et de leurs superviseurs, mais les forces lourdes que sont les CRS n'utilisent presque jamais le LBD en maintien de l'ordre pur. Ce n'est que quand la manifestation commence à dégénérer vers des violences urbaines avec des dislocations de groupes que cette arme est utilisée, à la fois par les CRS, par les unités mobiles de la préfecture de police, c'est-à-dire les compagnies d'intervention, et par les BRAV-M, dont il est inutile de rappeler les hauts faits, puisque ce sont elles qui ont permis d'endiguer les flots de casseurs et d'effectuer correctement des dizaines d'interpellations. Il y a donc une différence fondamentale entre le maintien de l'ordre pur et les violences urbaines au regard de l'utilisation du LBD.