Concernant la formation initiale, si je ne veux pas préjuger de la façon dont la professionnalisation va se dérouler, il ne faut toutefois pas oublier qu'on n'attire pas les mouches avec du vinaigre. Je doute que beaucoup de nos collègues sur le terrain seront volontaires pour être formés trois ou quatre jours et prendre ensuite en charge des stagiaires. La direction centrale de la formation a du mal à recruter des formateurs : cette catégorie représente à peu près 4 % des effectifs de la police nationale, ce qui signifie qu'ils sont les parents pauvres en termes d'avancement. Tous souhaitent retourner sur le terrain en raison du manque d'attractivité de la fonction et de l'absence d'engouement pour celle-ci. Il est donc très compliqué de constituer des viviers pour former les élèves.
J'aimerais revenir sur ce que vous avez écrit dans votre rapport de 2018 intitulé D'un continuum de sécurité vers une sécurité globale, monsieur le président. L'enjeu était de faciliter les partenariats, notamment pour les infrastructures de tir. Votre idée de regrouper les forces pour parvenir à un travail cohérent et commun nous a beaucoup intéressés, mais depuis la publication de vos propositions, nous n'avons pas vu l'ombre d'un partenariat. Or, dans certaines écoles, à Montbéliard par exemple, les élèves font une heure et demie de trajet pour aller tirer. Dans d'autres écoles, les élèves ne peuvent parfois pas aller tirer pendant trois semaines faute d'infrastructure disponible. Je suis le premier à dire que la formation est le bras armé de la police nationale, mais il faut y mettre les moyens.