Depuis dix ans, dans la gendarmerie, nous avons réduit annuellement le nombre d'ouvertures du feu de 23 %, celui-ci étant passé de quatre-vingt-dix en 2010 à soixante-quinze aujourd'hui. En trois ans, nous avons utilisé mille fois le LBD. J'estime que c'est un emploi d'une grande maîtrise. D'emblée, nous avons institué des superviseurs. Croyez bien que les gendarmes qui utilisent cette arme de force intermédiaire en mesurent la sensibilité et le danger potentiel. À l'évidence, il est bien moins dangereux de tirer avec un LBD qu'avec un pistolet et cela contribue à la diminution du nombre de tirs par arme à feu.
Je confirme que le PIE est une arme décisive, très dissuasive, certainement la plus dissuasive. Son développement et les nouveaux moyens attendus nous permettront d'être encore plus performants, d'autant que chaque PIE sera désormais équipé d'une caméra.
Je suis surpris que vous fassiez état d'un défaut de transparence. Depuis que nous travaillons sur les techniques d'intervention, c'est-à-dire depuis 2002, nous avons toujours associés aux réflexions des chercheurs, des médecins, pas seulement du service de santé des armées, et des sportifs. Nous avons supprimé tout ce qui pouvait être dangereux, ce qui a d'ailleurs conduit le ministre à ne pas nous convier au groupe de travail de la police nationale sur les techniques d'intervention, parce que nous n'étions pas concernés par certaines pratiques. En revanche, à Saint-Astier, un groupe de réflexion permanent travaille avec nos amis partenaires de la Guardia Civil, qui ont développé des méthodes éprouvées.
Les techniques que 80 000 personnels doivent maîtriser de manière réflexe doivent être accessibles au plus grand nombre. Face à quelqu'un qui a bu, qui a perdu la raison, qui est dangereux, qui fonce sur vous, le maniement doit devenir réflexe et les gestes doivent être faciles. Les hommes et les femmes que nous faisons intervenir ne sont pas toujours des deuxièmes lignes de rugby. Le PIE permet de maîtriser un adversaire parfois hors de contrôle, en réduisant au mieux sa dangerosité.