La police et la gendarmerie étant détentrices de la force légitime, j'ai beaucoup de mal, dans un État de droit, à entendre parler de « violences policières ». Je réfute fermement l'expression. Le maintien de l'ordre, mission de l'État régalien par excellence, repose avant tout sur la capacité de dissuasion, c'est-à-dire la possibilité d'emploi réel et proportionné de la force. Même si la prévention des dysfonctionnements motive votre présence aujourd'hui, je ne peux pas ne pas penser à ce qui s'est passé à Herblay, à Champigny-sur-Marne ou à Savigny-sur-Orge. Je vois des provocations, des policiers bousculés, insultés. Je vois des agressions des forces de l'ordre en meute. Ceux qui sont censés assurer l'ordre sont souvent paralysés, impuissants face au déchaînement de la violence. La peur de la police disparaît, ce qui est dramatique non seulement pour eux mais aussi pour la France et tous ses citoyens.
Il y a peut-être 25 % d'enquêtes en plus, mais aujourd'hui, tout est filmé. C'est pourquoi il me paraît urgent que des webcams filment toutes les interventions, comme c'est le cas dans certains pays comme Israël, que je connais bien. Cela tranquillise tout le monde. C'est une piste pour les législateurs que nous sommes.
Concernant la légitime défense, entre le système américain où des malheureux se font tirer dans le dos et le système français, il existe un juste milieu. Je suis d'accord avec Éric Ciotti pour dire qu'à Champigny-sur-Marne, on aurait dû ouvrir le feu face à une agression par des mortiers et des armes lourdes qui aurait pu tuer. Il convient d'assurer la protection juridique des forces de l'ordre. Un cadre doit leur permettre d'assurer leur fonction en toute sécurité, sans être tétanisés par la peur de perdre leur emploi ou de voir leur vie brisée pour une réaction qu'ils n'auraient peut-être pas dû avoir, mais qu'ils doivent déclencher en quelques dixièmes de seconde. Nombre de policiers sont à bout. Quand on parle de riposte, les gens pensent à une bavure, alors qu'il y en a très peu.