Notre commission d'enquête examine la question du respect de la déontologie dans le cadre du maintien de l'ordre. Au cours de nos auditions, nous avons constaté un défaut de confiance entre les forces chargées du respect de l'ordre public et les personnes venues manifester. Celui-ci résulte de l'impression que l'attitude des personnes chargées du respect de l'ordre public va parfois au-delà de la violence légitime ou proportionnée et que les sanctions – quand il y en a – sont prononcées tardivement. Le Premier ministre avait rappelé le triptyque confiance, respect et exigence, dont les deux premiers éléments sont aussi importants que le dernier. Vous êtes les détenteurs de l'exigence.
Madame la directrice, vous avez souligné dans vos propos liminaires que l'IGPN devait veiller à ce que les policiers soient correctement traités, ce qui est parfaitement normal, mais je vous ai peu entendue dire que vous étiez là aussi pour sanctionner ceux qui ne faisaient pas bien leur travail. Un policier qui ne fait pas bien son travail jette l'opprobre sur l'intégralité de la profession, ce qui a un effet déstabilisant pour notre société. Une société qui n'a pas confiance en sa police est une société qui va mal. Votre institution étant au cœur de cette problématique, il importe de recentrer cette notion pour assurer les personnes confrontées aux policiers que votre institution est là aussi pour les sanctionner.
Lorsque quelqu'un pense avoir été victime d'une blessure et de violences non justifiées, qui doit-il saisir ? Comment obtenir de la lisibilité sur les personnes sanctionnées et la nature de la sanction ? Cela me paraît nécessaire au bon fonctionnement de notre démocratie.