Depuis les attentats de 2015 et l'état d'urgence, on a l'impression que la place de la police dans le système répressif a quelque peu changé. L'antiterrorisme est devenu préventif. En conséquence, de plus en plus de prérogatives d'exception ont été octroyées à la police. Les pressions et injonctions sur les forces de l'ordre se sont faites de plus en plus pressantes.
Ainsi, et pour reprendre une formulation de la politologue et historienne Vanessa Codaccioni, l'antiterrorisme serait pensé comme une guerre et la police se devrait donc de devenir guerrière, l'ennemi étant tout aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Cette militarisation de la police s'incarne en partie, à mon sens, dans la loi du 28 février 2017 relative à la sécurité publique, par laquelle l'usage des armes à feu est désormais régi par un cadre unifié, applicable aux policiers, aux gendarmes, ainsi qu'aux douaniers et aux militaires déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle.
Partagez-vous cette analyse ? Selon vous, quelle place faut-il donner à la lutte contre le terrorisme sur notre sol dans la définition et la gestion actuelle du maintien de l'ordre ?