J'ai vécu de nombreuses manifestations, mais avant ces deux dernières années, il n'y avait jamais eu de difficulté insurmontable et le dialogue n'avait jamais été rompu. Autrefois, le ministère de l'Intérieur avait institué des officiers de référence. Il s'agissait de fonctionnaires anonymisés, qui ne faisaient pas partie des forces de l'ordre sur le terrain, mais auxquels les journalistes pouvaient s'adresser en cas difficultés.
Maintenant, nous faisons face à une situation plus brutale. Comment justifier qu'avant-hier, un fonctionnaire ait gazé M. Clément Lanot comme un vulgaire cafard, alors qu'il essayait de faire son métier, devant le lycée Colbert, à Paris ? Le code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale dispose, en son article R. 434-14, que « Le policier ou le gendarme est au service de la population. Sa relation avec celle-ci est empreinte de courtoisie et requiert l'usage du vouvoiement. Respectueux de la dignité des personnes, il veille à se comporter en toute circonstance d'une manière exemplaire, propre à inspirer en retour respect et considération ». Les journalistes ne peuvent qu'être en accord avec cela. Même si nous exerçons des missions différentes, nous devons nous entendre pour travailler correctement.