Vous nous interrogez sur les équipements de protection que nous portons. J'ai couvert de très nombreuses manifestations dans ma carrière. Je me souviens de certaines manifestations de viticulteurs du côté de Béziers en 1980 : elles n'étaient pas piquées des hannetons !
À cette époque-là, aucun journaliste ne portait d'équipement de protection. Désormais, nous nous protégeons le crâne. Pourquoi un tel changement ? Parce qu'une nouvelle forme de violence, sociale et physique, insupportable, s'est développée. Il est devenu impossible de travailler librement, dans de bonnes conditions.
Je comprends que les fonctionnaires de police souhaitent, comme chacun d'entre nous, protéger leur vie privée et leur intimité. Nous sommes entrés dans une dérive permanente où les rapports sont systématiquement violents entre les manifestants, les policiers et les journalistes.
Cela étant, le journaliste ne fait pas partie des manifestants. Il est là pour raconter, pour montrer, pour faire comprendre, et il n'a pas à se disperser comme tout le monde.
L'identification des journalistes pose effectivement problème. Il faut rappeler que la carte de presse n'est pas constitutive de la fonction de journaliste. Le code du travail indique que celui qui exerce le métier de journaliste est journaliste.