Intervention de Benoît Muracciole

Réunion du mercredi 18 novembre 2020 à 17h00
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Benoît Muracciole, président de l'association Action sécurité éthique républicaines :

Cela a changé, en effet, puisque notre société évolue. Mais nous sommes assez surpris par l'emploi du qualificatif de « violences ». Ayant commencé jeune, dans les années 1970, je me souviens très bien du degré de violence dans les cortèges à l'époque. La manifestation des sidérurgistes de Longwy et le démantèlement de l'industrie Boussac avaient provoqué des affrontements terribles entre les ouvriers et les forces de l'ordre. De même, à la fin des années 1970, les « autonomes », que l'on pourrait comparer aux black blocs, étaient plus violents que les Gilets jaunes.

La configuration des manifestations a changé. Les Gilets jaunes n'ont pas d'encadrement. Autrefois, il y avait une négociation préalable entre les syndicats et les autorités civiles chargées de la gestion de la manifestation. Cette discussion semble avoir disparu depuis un certain temps.

De plus, seuls les gendarmes mobiles et les compagnies républicaines de sécurité (CRS), spécifiquement formés à la gestion des foules et à l'accompagnement des manifestations, intervenaient à l'époque. Désormais, nous voyons intervenir les brigades anticriminalité (BAC) et les brigades de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M). Pour avoir tenté de dialoguer avec certains d'entre eux, je me suis très vite rendu compte qu'ils étaient dans un état de stress et de peur terrible. Or la peur brouille le jugement et détruit la capacité d'évaluation et de mise à distance nécessaire dans l'exercice du maintien de l'ordre.

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