Pour ASER, l'essentiel, ce sont les droits de l'Homme et le respect des engagements internationaux et nationaux de la France. Selon l'article XII de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789, « la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » La transparence est absolument nécessaire pour garantir le respect de cette règle.
Le conseil des droits de l'Homme des Nations unies a par ailleurs indiqué que « des atteintes importantes aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales, notamment le droit à la vie privée, le droit à la liberté d'expression et d'opinion, et le droit à la liberté d'association et de réunion pacifique » plaçaient la France en contradiction avec ses engagements internationaux.
La réaction de certains syndicats de police traduit la montée aux extrêmes des violences, et donc de la peur. Si des parlementaires ont proposé cette disposition, sous la pression de policiers et de gendarmes, c'est parce que la peur grandit. Cela démontre que l'on n'a plus aucune confiance en sa propre action ni dans la capacité de sa hiérarchie à rattraper un agent lorsque la violence devient trop forte – il m'est arrivé de voir un capitaine ou un commandant relever un CRS parce qu'il était en état de choc. Nous assistons à une fuite en avant, à une montée aux extrêmes dans la violence. Ce texte ne fera qu'aggraver la défiance et provoquera des violences encore plus importantes à la prochaine manifestation.
Dans de très nombreuses affaires, nous n'aurions pas pu prouver l'usage disproportionné de la force sans les vidéos. De même, la vidéo peut dédouaner les représentants de la force publique qui seraient visés par des accusations. Si cette proposition de loi est adoptée, le retour en arrière sera extrêmement dommageable.